PinterestExploreWhen autocomplete results are available use up and down arrows to review and enter to select. Touch device users, explore by touch or with swipe Pins 5yCollection by MARY MIMINESimilar ideas popular nowBretagneFranceKuala LumpurRetire OverseasStrandOcean IndienBoats LuxuryParadise On EarthHouse LandscapeCloser To NatureCool CountriesLes Ăźles Perhentian en Malaisie Les plus belles plages d'Asie - LinternauteVacation DestinationsDream VacationsVacation SpotsVietnam VoyageLaosVietnam TourismVietnam TravelVisit VietnamRosaritoPhu Quoc, Vietnam. Mango Beach has 31 bungalows, equipped for a relaxing ArchitectureRomanesque ArchitectureGarden ArchitectureArchitecture ExteriorArchitecture DesignLanguedoc RoussillonBeautiful BuildingsBeautiful PlacesArchitecture RomaneL'Abbaye Saint-Sauveur de Gellone Ă Saint-Guilhem-le-DĂ©sert, Gorges de l'HĂ©raultRuelleFranceTabDreamPhotoBeautifulAlpsSantiago De CompostelaThe BeachRuelle de charme. Saint Guilhem Le DĂ©sert. Une ruelle montante avec le charme de la WatercolorWatercolor ProjectsWatercolor Landscape PaintingsWatercolor TreesLandscape ArtPainting PhotosArt PaintingWatercolor ArchitectureCityscape ArtSaint Guillem le DĂ©sertchris ecaCchris ecala plage, la mer et ses profondeurs... le soleil... hummmBathroom HooksStrawberry FruitWash TubsSunTravelSaint Guilhem Le DĂ©sert. De l'eau fraĂźche pour les pĂšlerins de vous emmĂšne dĂ©couvrir Saint-Guilhem-le-Desert ~ Carnets, sorbets et compagnieBeaux VillagesLandscapeStructuresCityJe vous emmĂšne dĂ©couvrir Saint-Guilhem-le-Desert ~ Carnets, sorbets et compagnieMuseum HotelJolie PhotoMontpellierFrench RivieraCool Places To VisitProvenceHabitatsSaint-Guilhem-le-DĂ©sert Le Pont du DiableGarden ArchLavenderOutdoor StructuresShadesSunniesEye ShadowsJe vous emmĂšne dĂ©couvrir Saint-Guilhem-le-Desert ~ Carnets, sorbets et compagnieWonderful PlacesBeautiful BoysBelle FranceTime In FranceMonumentsBeziersSaint-Guilhem le DĂ©sert, FranceSNCF Connectla plage, la mer et ses profondeurs... le soleil... hummmNicePlaces In EuropePlaces To VisitFairytale HousesBrittany FrancePlacesThe village of Locronan - FinistĂšre - A voir absolument !France TravelEurope TravelPlaces Around The WorldAround The WorldsPlaces To TravelRegion BretagneLocronan FinistereTravel Around The WorldLocronan, FinistĂšre, BrittanyDawn Aiellola plage, la mer et ses profondeurs... le soleil... hummmThe GrVisit FranceMont Saint MichelAntique LightingStone HouseDoll HousesLibrairie celtique et tissages en lin, LocronanWestern CoastWestern EuropeCaenLe HavreBeautiful WorldPlaces To SeeThe Good PlaceLocronan - FinistĂšreOld WindowsWindows & DoorsWindow BoxesWindow DisplayPhoto BretagneCottage WindowsWindow HandlesOld CottageLocronan et ses fenĂȘtres discrĂštes FinistĂšre BretagneSaint NicolasVille FranceArdennesAquitaineGreat PhotosBrittanyWanderLocronan et la forĂȘt sacrĂ©e La Bretagne comme vous ne l'avez jamais vue - LinternautePub SignsShop SignsBlade SignSign BracketStorefront SignsStone CottagesFrench PropertyExteriorSignboard*Enseigne Ă Locronan, France*Beautiful RoadsVoyage EuropePlaces Ive BeenLocronan - Bretagne - FranceRetro CaravanEmbroidery On ClothesStill Life ArtTextilesDeco TableZara HomeTable CoversTable LinensOutdoor OttomanTissage de Luz - Linge de maison basque depuis 1908FacadeArchitectureCabinMansionsOrangeHouse StylesPastoraleHomeVision Boardmaison basque - hĂ©ritagelBiarritzBasque CountryTravel PostersTripTraditionalVentSurfGraphicsHistoryDanse basqueSilhouette ModeLeather SandalsShoes SandalsCharles JourdanFlat EspadrilleTimeless FashionSummer TimeEnvelope BagEspadrilles Lartigue 1910 - Linge Basque Tous nos modĂšles sur notre site internet 1910 - linge basquela plage, la mer et ses profondeurs... le soleil... hummmArt Deco PosterRetro PosterPoster VintageTravel ArtTravel TipsCheap Hotel RoomPoster CityFunny Posters© Marcel Bayonne RUE ARGENTERIE Travel Postersla plage, la mer et ses profondeurs... le soleil... hummmLaprofondeur dâenfouissement est dĂ©terminĂ©e par leur besoin dâisolation au gel. Ainsi, dans les rĂ©gions au climat doux les regards seront enterrĂ©s Ă une profondeur entre 400 et 500 mm contre 1000 Ă 1200 mm dans les climats grands froids. Les regards compteurs dâeau potable peuvent ĂȘtre Ă©quipĂ©s de plusieurs Ă©lĂ©ments qui sont :
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Introduction 1La recherche en hydrologie nâest pas toujours facile dans le dĂ©sert Margat, 1985. Les eaux sauvages, ce sont les eaux libres naturelles, Ă lâexclusion des eaux domestiquĂ©es amĂ©nagĂ©es pour les usages de la population. Leur Ă©tude rencontre toute une sĂ©rie dâobstacles dont les principaux sont la pĂ©nurie dâeau, le caractĂšre discontinu des phĂ©nomĂšnes hydrologiques dans lâespace et le temps, et la faible prĂ©sence humaine. Because of the minuscule amounts of water and their meteoric variability, the discipline of arid zone hydrology is one of the highest forms of art and science » Kotwicki, 1986. Certes, les observations qualitatives provenant des nomades et des voyageurs sont relativement nombreuses, mais elles manquent souvent dâobjectivitĂ©, sont difficiles dâaccĂšs et peu fiables. Les observations quantitatives archivĂ©es sont mieux suivies et plus valables mais, centrĂ©es sur les lieux habitĂ©s, elles sont beaucoup trop dispersĂ©es. On a pu aussi aborder certains problĂšmes comme lâhumiditĂ© de lâair et des sols, les crues, ou mĂȘme les eaux souterraines, Ă lâaide de traceurs isotopiques, chimiques ou magnĂ©tiques, ou par le biais de divers modĂšles mathĂ©matiques et statistiques, ou par la tĂ©lĂ©dĂ©tection. Il faut encore ajouter quelques campagnes systĂ©matiques dâobservation et de mesures Braquaval, 1957 ; Dubreuil, 1972 ; Rodier, 1981. Mais, en dehors de grands fleuves allogĂšnes, de quelques cours dâeau semi-permanents et de grandes zones dâintĂ©rĂȘt Ă©conomique, la rĂ©colte reste maigre, fragmentaire, dispersĂ©e et trĂšs inĂ©gale. Câest que beaucoup de territoires dĂ©sertiques appartiennent Ă des pays Ă©mergents » et, mĂȘme dans le cas de grandes puissances comme les Ătats-Unis, la Russie ou la Chine, seules les zones arides considĂ©rĂ©es comme utiles » ou rentables » sont vraiment Ă©quipĂ©es et rĂ©guliĂšrement surveillĂ©es Lacoste, 2001. Tableau. 1 â Les eaux sauvages des rĂ©gions 1 â The wild waters of arid lands. 2Le prĂ©sent article a pour but de rappeler les caractĂšres fondamentaux de lâhydrologie aride tab. 1 tels quâils apparaissent aprĂšs un siĂšcle de recherches sur le terrain dans le cadre des dĂ©serts, qui sont lâexpression la plus achevĂ©e de cette ariditĂ©, et sans perdre de vue que certains dâentre eux peuvent aussi se manifester ailleurs, en des lieux situations dâabri par exemple, comme au Tibet ou des moments sĂ©cheresses prolongĂ©es particuliers. Dans cette perspective, on examinera successivement lâarrivĂ©e de lâeau sur le sol, le devenir de cette eau ruissellement, Ă©vaporation, infiltration, et les principaux complexes hydrologiques rĂ©serves souterraines, eaux stagnantes et rĂ©seaux hydrographiques constituĂ©s. Les moyens mis en Ćuvre par les nouvelles technologies tĂ©lĂ©dĂ©tection spatiale, tĂ©lĂ©mesures et traitement numĂ©rique des donnĂ©es et pour les dĂ©veloppements Ă©conomiques prospection pĂ©troliĂšre, amĂ©nagements hydrauliques permettront dĂ©sormais dâapprofondir, de diversifier et, au besoin, de corriger ces rĂ©sultats ArrivĂ©e de lâeau sur le sol 3Une atmosphĂšre Ă lâhumiditĂ© dĂ©ficiente car mal alimentĂ©e et rarement saturĂ©e, des prĂ©cipitations faibles, dispersĂ©es et irrĂ©guliĂšres, une Ă©vaporation potentielle Ă©levĂ©e aggravĂ©e par les hautes tempĂ©ratures du jour, de lâĂ©tĂ© ou de lâannĂ©e et par la frĂ©quence du vent, tout est en dĂ©faveur dâun excĂ©dent dâeau disponible pour lâĂ©coulement. Ă cet Ă©gard, la quantitĂ© de pluie tombĂ©e compte moins que la maniĂšre dont elle tombe et arrive sur le sol. Les pluies fines persistantes pendant plusieurs heures et qui imprĂšgnent bien le sol, sans ĂȘtre complĂštement inconnues, sont trĂšs rares dans le dĂ©sert. Elles se produisent surtout dans les rĂ©gions bien alimentĂ©es en air humide qui reçoivent les brises de mer, les moussons ou les perturbations du front polaire ». Plus souvent il sâagit de prĂ©cipitations intenses parfois plus de 1 mm/minute, concentrĂ©es en averses isolĂ©es de 0 Ă 5 ou 10 par saison de pluie, de courte durĂ©e de quelques minutes Ă 1 ou 2 heures, provoquĂ©es par des ascendances dues Ă la convection, au relief ou aux orages. Ces averses spectaculaires sont toutefois moins violentes quâon lâa dit quelquefois, moins violentes en tous cas que beaucoup dâaverses mĂ©diterranĂ©ennes. Au Sahara, les plus frĂ©quentes seraient infĂ©rieures Ă 4,5 mm en 24 heures Capot-Rey, 1953, alors quâil faudrait au moins 5 Ă 8 mm pour soutenir efficacement la vĂ©gĂ©tation, et une intensitĂ© dâau moins 0,5 mm par minute pour dĂ©clencher un ruissellement important Dubief, 1959-1963. En tous cas, les averses maximales sont en moyenne moins intenses au milieu des dĂ©serts 13 Ă 25 mm/h que sur leurs marges semi-arides 35 Ă 50 mm/h Jansson,1980. Selon la position gĂ©ographique de ces dĂ©serts fig. 1, les pluies se produisent au cours dâune ou deux saisons distinctes, ou se rĂ©partissent dâune maniĂšre alĂ©atoire sur toute lâannĂ©e. Les prĂ©cipitations solides sous forme de neige ne jouent un rĂŽle notable que dans les dĂ©serts froids ou tempĂ©rĂ©s et sur les hautes montagnes des rĂ©gions tropicales. En revanche, les prĂ©cipitations occultes comme les brouillards, la rosĂ©e ou le givre constituent un apport notable dâeau au sol, partout en fin de nuit, et spĂ©cialement dans les dĂ©serts brumeux dâaltitude ou littoraux. Fig. 1 â Localisation des dĂ©serts. Fig. 1 â Distribution of deserts. 1 Sahara ; 2 Arabie ; 3 Iran-Afghanistan ; 4 Thar ; 5 Aralo-Caspien ; 6 Taklamakan ; 7 Gobi ; 8 Colorado ; 9 Atacama ; 10 Namibie ; 11 Madagascar ; 12 Australie ; 13 Nordeste ; 14 dĂ©sert aride ; 15 dĂ©sert hyperaride ; 16 dĂ©sert Ă hiver froid ; 17 dĂ©sert brumeux ; 18 dĂ©sert Ă pluies dâ Sahara ; 2 Arabia ; 3 Iran-Afghanistan ; 4 Thar desert ; 5 Aralo-Caspien ; 6 Taklamakan ; 7 Gobi ; 8 Colorado ; 9 Atacama ; 10 Namibia ; 11 Madagascar ; 12 Australia ; 13 Nordeste ; 14 arid desert ; 15 hyperarid desert ; 16 desert with cold winter ; 17 foggy desert ; 18 desert with rainy winter. 4Ă terre, lâarrivĂ©e de lâeau sur le sol est un moment important du cycle de lâeau du point de vue hydrologique et gĂ©odynamique. Dans le dĂ©sert, ses effets dĂ©pendent essentiellement de la puissance Ă©nergĂ©tique de lâaverse, de lâangle dâincidence de frappe de la pluie, de lâĂ©tat de la couverture vĂ©gĂ©tale interposĂ©e entre lâatmosphĂšre et le sol, et de la nature du terrain. La couverture vĂ©gĂ©tale, dispersĂ©e, dĂ©termine un milieu trĂšs ouvert, largement composĂ© de roche nue. Sauf rares exceptions, pas de tapis herbeux, pas dâarbres ; seulement des buissons, des touffes basses ou des individus isolĂ©s. Dans ces conditions, rien ne vient briser lâĂ©nergie des averses ni en modifier ou retarder lâimpact. Quand le vent ne chasse pas la pluie trop obliquement, lâĂ©nergie cinĂ©tique libĂ©rĂ©e par le choc dâune goutte dâeau sur le sol provoque un Ă©clatement splash dont les effets varient selon la structure du sol. Sur la surface dure des roches cohĂ©rentes, le splash ne renvoie guĂšre que de lâeau ; un Ă©coulement superficiel est pratiquement instantanĂ©, dont les effets mĂ©caniques sont limitĂ©s. Sur les formations meubles, en revanche, le splash est amorti. Mais il entraĂźne, par percussion, la destruction des agrĂ©gats, la mobilisation, la saltation et la progression des grains du moins ceux dâun diamĂštre infĂ©rieur Ă 200 ÎŒ, ce qui peut suffire Ă dĂ©clencher une Ă©rosion pluviale Feodorof, 1965 sous forme dâun dĂ©placement de matiĂšre Ă courte distance. MĂȘme les cailloutis des regs peuvent ĂȘtre dĂ©stabilisĂ©s et mobilisĂ©s par redistribution de la fraction fine qui les supporte, dâoĂč un certain pavage ou tassement rĂ©siduel des Ă©lĂ©ments grossiers et un Ă©talement des particules fines qui peuvent aller jusquâĂ une vĂ©ritable impermĂ©abilisation de la surface. En mĂȘme temps, une partie de lâeau tombĂ©e sâinfiltre entre les grains et humecte le sol. Le surplus ruisselle en surface et/ou sâĂ©coule en subsurface ruissellement hypodermique ; Tricart, 1981 dans les interstices des roches, en suivant la pente topographique. Si la pluie cesse, le front dâhumectation se stabilise sur quelques centimĂštres, puis se rĂ©tracte par Ă©vaporation. Si la pluie persiste, lâeau infiltrĂ©e progresse en profondeur et lâĂ©coulement en surface se poursuit. 5Une grande partie de cette eau tombĂ©e du ciel repart dans lâatmosphĂšre. LâĂ©vaporation sâexerce immĂ©diatement sur le point de chute et parfois sur la prĂ©cipitation elle-mĂȘme jusquâĂ lâempĂȘcher dâarriver Ă terre. Par ailleurs, la fraction transpiration de lâĂ©vapotranspiration Ă©tant rĂ©duite au minimum en raison de lâouverture de la couverture vĂ©gĂ©tale, la prioritĂ© reste Ă lâĂ©vaporation physique. Les longs intervalles de ciel pur ou dĂ©gagĂ© entre les brĂšves averses laissent toute latitude Ă cette Ă©vaporation, grĂące Ă lâĂ©chauffement direct du sol par le rayonnement solaire, Ă©chauffement trĂšs inĂ©gal en fonction, notamment, de lâalbĂ©do propre du sol, de sa couleur, de sa composition pĂ©trographique et de sa couverture vĂ©gĂ©tale. Il sâensuit un fort diffĂ©rentiel de tempĂ©rature entre le sol dĂ©nudĂ© et la basse atmosphĂšre, elle-mĂȘme dotĂ©e dâune trĂšs faible humiditĂ© relative, et donc dâun important potentiel Ă©vaporant. Câest particuliĂšrement remarquable dans les dĂ©serts chauds plus de 2 000 mm/an, plus variable dans les dĂ©serts tempĂ©rĂ©s souvent plus de 1 000 mm/an, mais tout aussi efficace puisquâon y observe mĂȘme, en hiver, une notable sublimation de la couverture neigeuse. Il ne suffit donc pas de prendre en compte la seule abondance pluviale pour en dĂ©duire les consĂ©quences hydrologiques de lâarrivĂ©e de lâeau sur le sol. LâĂ©tat de surface et la nature des formations gĂ©ologiques superficielles ne peuvent pas ĂȘtre nĂ©gligĂ©s. On manque malheureusement de mesures sur ces problĂšmes, mĂȘme si quelques expĂ©riences de pluie artificielle sur parcelles ont apportĂ© dâutiles indications en la matiĂšre Yair et Lavee, 1974 ; Roose, 1977. Ă peine est-il plus facile dâĂ©valuer le sort de lâeau aprĂšs la pluie, qui permettrait dâĂ©tablir un bilan hydrologique global de la circulation de lâeau dans le dĂ©sert. Les eaux de ruissellement 6Lorsque la prĂ©cipitation arrive sur un sol impermĂ©able ou saturĂ©, ou lorsquâun sol non saturĂ© est incapable de lâabsorber toute entiĂšre, le surplus ruisselle et sâĂ©coule sur les pentes sous lâeffet de la gravitĂ©. Dans le dĂ©sert, cet Ă©coulement est toujours intermittent, fugace dans le temps et trĂšs limitĂ© dans lâespace. Il peut prendre plusieurs formes, tantĂŽt favorisĂ©es ou tantĂŽt perturbĂ©es par les conditions climatiques, topographiques, Ă©daphiques ou biologiques locales. Ruissellement diffus 7Il y a ruissellement diffus lorsque lâeau dâune averse ou dâune source sâĂ©coule anarchiquement sur un versant, sans se cantonner dans un chenal fixe formant gouttiĂšre fig. 2. Câest un type de ruissellement inorganisĂ©, directement liĂ© Ă lâarrivĂ©e de la pluie ruissellement pluvial, ou/et lorsque lâintensitĂ© de lâaverse dĂ©passe la capacitĂ© dâinfiltration du sol ruissellement hortonien ; Horton, 1933. Or, Ă la diffĂ©rence de ce qui se passe dans les rĂ©gions humides, il existe dans le dĂ©sert de grandes surfaces de roches nues ou dĂ©nudĂ©es et des formations indurĂ©es croĂ»tes ou cuirasses peu permĂ©ables sur lesquelles lâeau glisse, sans pĂ©nĂ©trer. En mĂȘme temps, la faible densitĂ© et la dispersion de la vĂ©gĂ©tation rĂ©duisent le rĂŽle de lâinfiltration le long des racines. Dans ce cas, lâeau ruisselle sans sâinfiltrer. Un cas particulier, commun dans les dĂ©serts froids, est celui du sol gelĂ©, saisonnier gĂ©lisol ou permanent pergĂ©lisol. La glace, qui obstrue les vides et les fissures des roches, rend le sol impermĂ©able pendant toute la durĂ©e du gel. En gĂ©nĂ©ral, en zone aride, la tendance est donc plutĂŽt au ruissellement. Celui-ci rĂ©pond Ă une sĂ©rie de critĂšres particuliĂšrement bien prĂ©sents dans les dĂ©serts des averses intenses supĂ©rieures Ă 0,5 mm/mn mais trĂšs espacĂ©es Ă intervalles de plusieurs mois, des pentes relativement faibles souvent infĂ©rieures Ă 10 %, une couverture de formations meubles discontinue et peu Ă©paisse moins de quelques mĂštres, une vĂ©gĂ©tation rare et dispersĂ©e. En fonction des diverses combinaisons possibles de ces critĂšres, le ruissellement diffus prend diffĂ©rents aspects selon les lieux et les moments. PhĂ©nomĂšne essentiellement Ă©pisodique et circonscrit, il est, de ce fait, dâobservation fortuite et difficile Ă mesurer. â Ruissellement diffus. Ruissellement pluvial mares, rigoles et nappes aprĂšs une grosse averse sur un glacis aride subdĂ©sertique du piĂ©mont sud du Haut Atlas marocain aux environs de Ouarzazate 7 mars 1996clichĂ© Joly.Fig. 2 â Overland flow. Runoff in the form of pools, gullies and sheetwash after a heavy rainstorm on a pediment of the High Atlas piedmont in Morocco, near Ouarzazate March 7, 1996 ; photo Joly. 8Un ruissellement diffus Ă©lĂ©mentaire accompagne ou suit immĂ©diatement la pluie rain wash. Il se compose de mares plus ou moins Ă©phĂ©mĂšres, reliĂ©es par des rigoles rills qui serpentent entre les obstacles sans sâapprofondir notablement ni se fixer. Ce ruissellement en filets rill wash est inĂ©galement alimentĂ©, infiltrĂ© ou Ă©vaporĂ©, et il se perd, en gĂ©nĂ©ral, avant dâatteindre une artĂšre dâĂ©coulement concentrĂ©. Sâil sâagit dâune pluie persistante, les ruisselets changeants et anastomosĂ©s parviennent parfois Ă dĂ©border et se confondre en une nappe pelliculaire sheet plus ou moins continue, qui dĂ©vale sur la pente Joly, 1953, 1962 ruissellement en nappe, sheet wash. Des phĂ©nomĂšnes du mĂȘme ordre, mais dâune toute autre ampleur, se produisent Ă©galement sur les plaines alluviales et les cĂŽnes dâĂ©pandage, par Ă©talement en nappe des crues des riviĂšres sheet floods ; Mc Gee, 1897. Ruissellement concentrĂ© 9Il y a ruissellement concentrĂ© quand lâeau dâune pluie ou dâune crue sâĂ©coule dans un chenal fig. 3. ComparĂ© au ruissellement diffus, le ruissellement concentrĂ© correspond Ă des prĂ©cipitations de mĂȘme ordre, mais plus Ă©talĂ©es dans le temps et lâespace, et sur des pentes gĂ©nĂ©ralement plus fortes. Fig. 3 â Ruissellement concentrĂ©. Une crue lointaine se propage dans le lit mineur, encadrĂ© par des berges, de lâoued Dra Fig. 3 â Channelled flow. Constrained by its banks, a flood progresses down the active channel of the Dra RĂ©gion de Zagora, Sud marocain, 7 mars 1996 ; clichĂ© Joly. Zagora area, South Morocco, March 7, 1996 ; photo Joly. 10Lâhydrologie fluviale dans les dĂ©serts, en dehors des riviĂšres Ă©quipĂ©es et des grands fleuves, reste encore assez mal connue. Certes, des observations qualitatives et parfois des mesures trĂšs prĂ©cises ou expĂ©rimentales Braquaval, 1957 ; Schick, 1970 ; Savat, 1982 ont Ă©tĂ© effectuĂ©es, mais toujours isolĂ©ment. On connaĂźt des exemples plutĂŽt quâun ensemble cohĂ©rent de rĂ©sultats, suffisants cependant pour dĂ©gager des traits essentiels Dubief, 1953 ; Joly, 1968 ; Schick, 1987. Sur les bordures subarides et semi-arides, les pluies sont toujours faibles ; le ruissellement est en gĂ©nĂ©ral intermittent, mais parfois permanent. Dans la zone aride proprement dite, câest lâirrĂ©gularitĂ© qui est la rĂšgle ; le ruissellement est toujours intermittent et quelquefois Ă©phĂ©mĂšre. Dans le domaine hyperaride, il est toujours Ă©phĂ©mĂšre et mĂȘme alĂ©atoire. Les seuls chĂąteaux dâeau un peu importants sont les montagnes ou les reliefs assez Ă©tendus qui provoquent des pluies de convection et des orages, oĂč les pentes sont fortes, et oĂč le tracĂ© bien marquĂ© des Ă©coulements antĂ©rieurs facilite la concentration des eaux. Il nâexiste nulle part de ruissellement pĂ©renne autochtone. Le cours dâeau par excellence des milieux arides est lâoued wadi, essentiellement Ă©pisodique. Dans lâoued, lâĂ©coulement se confond avec la crue. En certaines rĂ©gions, le mĂȘme mot dĂ©signe Ă la fois lâun et lâautre. Lâeau sâĂ©coule encadrĂ©e par des berges et reçoit les apports des nappes et filets dâeau diffus qui dĂ©valent des versants. Le retard de la crue sur la pluie est plus ou moins grand en fonction de la distance parcourue, du dĂ©bit, de la pente et de la permĂ©abilitĂ© du lit du cours dâeau. Dans les zones cultivĂ©es, la crue, Ă la fois attendue et redoutĂ©e, apporte des alluvions neuves et recharge les nappes souterraines, mais elle emporte, en revanche, les jardins et les arbres. Elle peut aussi conduire Ă des transformations irrĂ©versibles du paysage morphologique, capables de bouleverser le cadre de vie des populations riveraines Joly, 1962. 11On peut observer deux sortes de crues. Les crues locales peuvent survenir en nâimporte quel point dâun cours dâeau. Elles sont dues Ă des pluies concentrĂ©es sur un espace restreint quelques dizaines de km2. Comme dans le cas du ruissellement diffus, la crue se produit aprĂšs une grosse averse et sur un sol dĂ©jĂ mouillĂ©. Il faut seulement un peu plus de temps pour que soit saturĂ© le matĂ©riel alluvial plus permĂ©able et plus Ă©pais qui tapisse le fond du talweg. Le flot parcourt un chemin dâautant plus long que lâaverse a Ă©tĂ© plus puissante et plus durable, puis les eaux baissent et disparaissent dans les alluvions mĂȘmes, ou sâĂ©vaporent le soleil une fois revenu Joly, 1953. Les crues lointaines ont pour origine des prĂ©cipitations tombĂ©es sur des reliefs Ă©loignĂ©s, plus ou moins longtemps avant lâarrivĂ©e du flot fig. 3. Elles parcourent toujours une fraction importante du cours dâeau, parfois mĂȘme le cours tout entier. Elles peuvent surprendre par leur arrivĂ©e soudaine en un lieu prĂ©servĂ© de toute menace de pluie Joly, 1953 ; Vanney, 1960. Mourir noyĂ© dans le dĂ©sert nâest pas une simple figure de rhĂ©torique. 12Ces faits dâobservation ont valeur dâexemple. Selon les circonstances, les Ă©vĂ©nements peuvent ĂȘtre trĂšs diffĂ©rents. En fonction notamment de la puissance du flot, qui peut arriver violent le mur dâeau » souvent Ă©voquĂ© ou au contraire Ă©puisĂ©. En fonction, aussi, de la distance dĂ©jĂ parcourue par la crue, du volume et de la nature de la charge entraĂźnĂ©e dĂ©bit solide, ou encore de lâĂ©tat du talweg, nu ou couvert dâalluvions grossiĂšres ou fines, bordĂ© ou non par la vĂ©gĂ©tation, sec ou dĂ©jĂ mouillĂ© par une crue prĂ©cĂ©dente. Les crues les plus remarquables rĂ©sultent le plus souvent de la superposition dâune crue lointaine et dâune ou plusieurs crues locales. Les eaux souterraines 13Une quantitĂ© plus ou moins grande de lâeau venue de lâatmosphĂšre est absorbĂ©e par le sol et stockĂ©e en profondeur. Dans les dĂ©serts, câest un Ă©vĂ©nement important, en hydrologie comme en biologie, parce quâil soustrait aux Ă©coulements superficiels, aux plantes, aux animaux, aux hommes, une partie notable et pas toujours rĂ©cupĂ©rable de lâeau nĂ©cessaire Ă la vie. Infiltration et circulation de lâeau dans le sol 14Dans la zone aride, une pluie lente et prolongĂ©e ou une pluie drue tombant sur une formation meuble ayant de nombreux vides ouverts sur lâextĂ©rieur, peut sâinfiltrer directement sans ruisseler. En revanche, une formation meuble mais compacte et couverte dâune vĂ©gĂ©tation diffuse, en particulier herbacĂ©e steppe subaride, se comporte comme une couche tampon intermĂ©diaire qui aide Ă lâinfiltration, mais qui permet le ruissellement dĂšs quâelle est saturĂ©e. Une couverture lĂąche ou caillouteuse, comme les regs de fragmentation ou les alluvions des talwegs, se laisse facilement traverser. Une couverture Ă©paisse sablo-limoneuse impose un cheminement lent de lâeau de la surface jusquâau plancher rocheux. Sur les sables, la pĂ©nĂ©tration entre les grains est quasi instantanĂ©e ; elle peut atteindre 90 Ă 95 % de lâeau tombĂ©e, et il nây a pratiquement pas de ruissellement. Au contraire, sur les Ă©pandages limoneux ou argileux, moins de 25 % de cette eau sâinfiltre ; le reste contribue Ă lisser et impermĂ©abiliser la surface. Cette infiltration a dâailleurs une limite, qui dĂ©pend Ă la fois de la quantitĂ© dâeau tombĂ©e par unitĂ© de temps et de lâouverture extĂ©rieure des vides des roches. En fait, plutĂŽt que de la pluie, la plus grande partie de lâeau infiltrĂ©e provient du ruissellement diffus, des crues des riviĂšres et des pertes des mares et des lacs Dubief, 1953. Les conditions pluviomĂ©triques et les Ă©tats de surface conditionnent la pĂ©nĂ©tration des eaux, mais câest de la structure lithologique et tectonique du matĂ©riel rocheux que dĂ©pendent leur circulation interne et leur accumulation. 15Câest un problĂšme qui ne concerne pas seulement les zones arides. Mais, dans le dĂ©sert, les abats dâeau Ă©tant rares et, sauf averses en sĂ©rie, sĂ©parĂ©s par des intervalles de plusieurs mois, voire de plusieurs annĂ©es, lâantĂ©rioritĂ© dâune pĂ©riode dâinfiltration est donc toujours lointaine. Dans les dĂ©serts chauds, le sol est presque toujours sec et la capacitĂ© dâinfiltration pratiquement toujours maximale. Dans les dĂ©serts froids, au printemps, les alternances gel/dĂ©gel activent, par gĂ©lifraction, la fragmentation et la fissuration des roches, donc leur permĂ©abilitĂ©, laquelle favorise lâabsorption des pluies dâĂ©tĂ© ; toutefois, les successions de chutes et de fusions lentes de la neige, en fin dâĂ©tĂ© et en automne, imprĂšgnent mieux le sol que ne le font les dĂ©bĂącles rapides du printemps. RĂ©serves dâeau souterraines 16Au contact dâun plancher impermĂ©able, les eaux dâinfiltration sâaccumulent et forment alors une nappe aquifĂšre. Dans les rĂ©gions humides, les nappes phrĂ©atiques, par lâintermĂ©diaire des sources, soutiennent le dĂ©bit permanent des riviĂšres. Dans les rĂ©gions arides, ce sont principalement les riviĂšres qui, par leurs crues, alimentent les nappes, lesquelles ne soutiennent que les dĂ©bits dâĂ©tiage, quand le niveau baisse dans les talwegs. Dans le dĂ©sert, ces rĂ©serves souterraines fig. 4 sont prĂ©cieuses car elles sont plus abondantes que les eaux de surface. Elles sont surtout moins inconstantes, plus durables, plus sĂ»res. Malheureusement, elles ne sont pas toutes Ă la portĂ©e de ceux qui en auraient le plus besoin. Fig. 4 â RiviĂšres, lacs et rĂ©serves souterraines. Principaux systĂšmes hydrologiques des dĂ©serts. Fig. 4 â Rivers, lakes and ground water storages. Main hydrologic systems of desert areas. 1 Sahara septentrional ; 2 Sahara oriental ; 3 Arabie ; 4 dĂ©pression aralo-caspienne ; 5 Grand bassin dâAustralie ; 6 Nouveau Mexique ; 7 Taoudenni ; 8 Ras el AĂŻn ; 9 sud-ouest de Madagascar ; 10 lac Eyre ; 11 riviĂšres ; 12 capture ; 13 lacs, principales rĂ©serves souterraines ; 14 rĂ©gions subsidentes ; 15 rĂ©gions North Sahara ; 2 East Sahara ; 3 Arabia ; 4 Aralo-caspian basin ; 5 Great australian basin ; 6 New Mexico ; 7 Taoudenni ; 8 Ras el AĂŻn ; 9 Southwest of Madagascar ; 10 lake Eyre ; 11 rivers ; 12 capture ; 13 lakes, main ground water storage ; 14 subsiding areas ; 15 karstic areas. 17Les sous-Ă©coulements sont des courants dâeau qui circulent dans les alluvions du lit des riviĂšres, Ă lâabri dâune trop forte Ă©vaporation. Ils jouent un rĂŽle important parce quâils sont accessibles par des puits. Les sous-Ă©coulements, comme les crues, sont intermittents. Mais ils se propagent plus lentement, prolongent les crues en aval parfois sur toute la longueur dâun talweg, persistent longtemps aprĂšs lâĂ©tiage et parfois se maintiennent dâune crue Ă lâautre. DâoĂč lâattrait, pour la survie de tous les ĂȘtres vivants, des rĂ©seaux hydrographiques dans le dĂ©sert. Lâeau qui sâĂ©coule dans les lits dâoueds diffuse aussi sur les cĂŽtĂ©s, Ă travers les berges, et alimente des nappes latĂ©rales qui reçoivent Ă©galement les eaux dâinfiltration de la pluie et des ruissellements diffus sur les versants. 18Les nappes profondes Margat et Saad, 1984 ont une relation plus distante avec lâatmosphĂšre. Beaucoup reçoivent encore, par pĂ©nĂ©tration directe, de lâeau provenant des pluies et des Ă©coulements superficiels. En revanche, les pertes par Ă©vapotranspiration sont Ă peu prĂšs nulles, de sorte que les nappes profondes sont une rĂ©serve naturellement fiable, une vĂ©ritable mine dâeau sous les dĂ©serts » Margat, 1983. Paradoxalement, les dunes, symbole le plus populaire du dĂ©sert sans eau, sont parmi les meilleurs rĂ©servoirs. Lâeau passe facilement Ă travers le sable et vient sâaccumuler sur le plancher rocheux. Le sable est un bon filtre qui retient les petites impuretĂ©s solides et, quand il est composĂ© de grains siliceux peu altĂ©rables, lâeau de rĂ©serve, non salĂ©e, est souvent de trĂšs bonne qualitĂ©. Tous les grands ergs contiennent, au contact du plancher impermĂ©able, des nappes profondes, qui se renouvellent lentement par la pluie. Il en est de mĂȘme pour les massifs de roches poreuses ou fissurĂ©es par la tectonique et pour les couvertures sĂ©dimentaires. Dans les grands bassins hydrogĂ©ologiques, les recharges profondes, qui se font essentiellement par les bordures, sont lentes plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines dâannĂ©es et souvent mĂȘme insignifiantes. Si le bassin est suffisamment creux, lâeau peut jaillir par les fissures ou failles des couches supĂ©rieures, ou sâĂ©lever dans les puits. On parle alors de nappe artĂ©sienne. Les nappes profondes, captives coincĂ©es entre deux couches impermĂ©ables ou mĂȘme fossiles dont lâeau ne se renouvelle pas sont sĂ©parĂ©es de lâatmosphĂšre par des couches sĂšches ou par dâautres couches aquifĂšres superposĂ©es. Dans le dĂ©sert, les trĂšs grands appareils hydrogĂ©ologiques souterrains restent marquĂ©s par lâariditĂ© faiblesse et discontinuitĂ© de lâalimentation, et ils prennent une importance particuliĂšre car ils constituent les rĂ©serves en eau les plus abondantes, malheureusement aussi les plus difficiles dâaccĂšs. Tous se trouvent dans des rĂ©gions oĂč le socle ancien prĂ©cambrien et palĂ©ozoĂŻque, plissĂ© et/ou fracturĂ©, a Ă©tĂ© dĂ©primĂ© en cuvettes plus ou moins subsidentes et recouvert en discordance par des sĂ©diments en majoritĂ© continentaux, rĂ©ceptacles pour lâeau et souvent aussi pour dâautres fluides comme le gaz ou le pĂ©trole Sahara, Golfe persique, Caspienne. De tels systĂšmes de nappes profondes existent dans la plupart des grands dĂ©serts fig. 4 Sahara septentrional AlgĂ©rie, Tunisie, Libye ; Margat, 1985 et oriental Egypte, Soudan ; Mutin, 2000, Arabie Sanlaville, 2000, dĂ©pression aralo-caspienne LĂ©tolle et Mainguet, 1993, Grand bassin artĂ©sien dâAustralie Habermahl, 1980. 19Un cas particulier est celui des rĂ©serves karstiques en milieu calcaire ou gypseux. Elles sont assez rares dans le dĂ©sert, non par absence de roches favorables, mais par indigence de lâalimentation en eau. Quand elles existent, elles profitent de rĂ©seaux souterrains hĂ©ritĂ©s de pĂ©riodes antĂ©rieures plus humides, parcourus par des crues aussi alĂ©atoires que brutales. Certaines sont artĂ©siennes et nourrissent des sources jaillissantes le long de fractures ou de failles Nicod, 2000. Dâautres cas de circuits karstiques, fossiles ou actuels, existent au Sahara Riser, 2000, en Australie, au Nouveau-Mexique, en Afrique du Sud ou encore Ă Madagascar Salomon, 1987. En milieu aride, toutefois, ces rĂ©serves ne sont pas les plus fiables, car elles tiennent plus du cours dâeau Ă©pisodique et passager que de la nappe. Du moins, quand elles fonctionnent, sont-elles un facteur de rĂ©gulation des crues en restituant Ă retardement lâeau recueillie pendant les pluies et les orages, et en prolongeant les Ă©coulements dâĂ©tiage. Les eaux stagnantes 20Dans les dĂ©serts, la prĂ©sence de plans dâeau stagnante relĂšve de circonstances favorables souvent rĂ©unies dans ce milieu. La principale, dâordre topographique, est lâexistence de nombreuses dĂ©pressions fermĂ©es, endorĂ©iques de Martonne et AufrĂšre, 1928. Certaines tiennent Ă des conditions gĂ©ologiques gĂ©nĂ©rales dĂ©pressions tectoniques, mĂ©tĂ©oriques ou volcaniques. De ce point de vue, elles ne se diffĂ©rencient pas de celles des autres rĂ©gions du globe. Dâautres dĂ©pendent plus directement de lâĂ©volution gĂ©omorphologique aride ou de la dĂ©sorganisation dâun rĂ©seau hydrographique. Le climat rĂšgle lâabondance pluviale et lâĂ©vaporation qui la contrebalance, ainsi que le rĂ©gime dâalternance entre pĂ©riodes humides et sĂšches Ă toutes les Ă©chelles du temps. Ă lâapport direct de la pluie sâajoutent les apports affluents, ruissellement diffus sur les versants et crues dans les riviĂšres quand il y en a, exsurgences et rĂ©surgences des eaux souterraines, neige et glace dans certains cas. En contrepartie viennent les pertes par infiltration, par les Ă©missaires et par les prĂ©lĂšvements humains. Parmi les plans dâeau des rĂ©gions arides, on distinguera ceux qui nâont quâune existence prĂ©caire mais dont le rĂŽle humain, grĂące Ă leur dispersion, est primordial, et ceux, les lacs, qui sont des Ă©lĂ©ments permanents ou tout au moins pluriannuels et plus localisĂ©s, du paysage. Les plans dâeau Ă©lĂ©mentaires 21Il existe dans le dĂ©sert une grande variĂ©tĂ© de plans dâeau simples, mais finalement trĂšs utiles et trĂšs recherchĂ©s par les habitants. Ils sont le plus souvent Ă©parpillĂ©s, exigus, intermittents, pourvus dâeau douce ou dâeau salĂ©e et, sous des noms divers, bien connus des nomades et des voyageurs dont ils assurent la survie. Chaque pluie, chaque averse laisse sur le terrain, dans les creux ou Ă lâabri des obstacles, une multitude de flaques dâeau. La plupart ne durent guĂšre que le temps dâimbiber le sol. Elles suffisent cependant Ă faire germer les graines abandonnĂ©es et Ă faire un instant fleurir et reverdir le dĂ©sert. Câest lâacheb des pasteurs sahariens, une aubaine pour les troupeaux. Fig. 5 - Guelta. Fig. 5 â âGueltaâ. Mare rĂ©siduelle pluies et suintements nichĂ©e dans une fracture du socle schisteux mĂ©tamorphique du Hoggar Sahara clichĂ© Joly.Residual pond rainfall and seepage nested in a crack of the schist bedrock in the Hoggar Massif Sahara photo Joly. 22Des creux plus profonds ou des dĂ©pressions plus vastes accueillent pour un temps plus long des mares, plus volumineuses et plus profitables. On nomme guelta, au Sahara, une mare rĂ©siduelle et semi-permanente qui occupe un creux de rocher fig. 5 ou un fond dâoued dans une vallĂ©e. Ce sont des sortes de rĂ©servoirs naturels, parfois entourĂ©s de quelques palmiers, dont lâemplacement est fixe et connu, et qui servent dâabreuvoir aux animaux, tant sauvages que domestiques. Certaines mares sont simplement alimentĂ©es par la pluie, ou sont des rĂ©sidus de crues, ou encore lâĂ©mergence temporaire dâun sous-Ă©coulement. Elles sont rapidement assĂ©chĂ©es. Dâautres sont en permanence entretenues par des suintements ou des sources, gravitaires ou artĂ©siennes. Quelques-unes ont une existence trĂšs ancienne, au point dâavoir conservĂ© une faune relique originale de crevettes, de poissons ou mĂȘme de crocodiles nains Monod, 1947. Des mares plus grandes encore de quelques dizaines Ă quelques centaines de mĂštres de diamĂštre occupent temporairement des dĂ©pressions fermĂ©es Ă fond plat, tantĂŽt vĂ©ritables dolines en milieu calcaire, tantĂŽt Ă lâabri dâun barrage dunaire, tantĂŽt simples cuvettes de dĂ©flation. Au Sahara septentrional on les appelle dayas fig. 6. Le plan dâeau qui sây forme en saison humide ou aprĂšs une trĂšs forte averse est peu profond 1 ou 2 m et normalement constituĂ© dâeau douce ou peu salĂ©e. Sa prĂ©sence facilite lâaltĂ©ration chimique du plancher, et notamment la dĂ©carbonatation du calcaire. En mĂȘme temps, il recueille les dĂ©bris fins balayĂ©s sur les versants par le ruissellement diffus. Ă sec, le fond est argileux et craquelĂ©, ou argilo-limoneux et capable dâentretenir une vĂ©gĂ©tation buissonnante plus ou moins halophile. FrĂ©quentes au Sahara septentrional plateau des Dayas, en AlgĂ©rie orientale, les dayas se retrouvent sous des formes proches en Afrique du Sud vleys en afrikaner, en Australie pans et en Asie centrale tsaĂŻdams. Les nappes aquifĂšres contenues dans les grands ergs affleurent parfois dans les creux, temporairement ou en permanence, sous la forme de mares interdunaires. Les fonds assĂ©chĂ©s de ces mares se signalent frĂ©quemment par une lĂ©gĂšre grĂ©sification du sable ou par un mince voile indurĂ© dâargile ou de gypse. Ă la pĂ©riphĂ©rie des ergs, de nombreuses sources, souvent abondantes, alimentent parfois de vĂ©ritables petits lacs pĂ©riphĂ©riques qui attirent la vĂ©gĂ©tation et les hommes. Fig. 6 - Daya. Fig. 6 â Daya. DĂ©pression hydro-Ă©olienne inondable sur la surface calcaire mĂ©so-cĂ©nozoique des hamadas sud atlasiques de lâEst algĂ©rien Plateau des dayas. VĂ©gĂ©tation buissonnante et arborescente Betoum = Pistacia atlantica clichĂ© Joly.Hydro-aeolian depression subject to flooding on the calcareous Mesozoic to Cenozoic Hamada surface, South Atlas of eastern Algeria Dayas Plateau. Scrub vegetation âBetoumâ, or Pistacia Atlantica Photo Joly. Les playas 23On appelle playa, dans les dĂ©serts du Mexique et de lâouest des Ătats-Unis, la plaine dâĂ©pandage alluviale bajada, ou bahada qui prolonge les bas glacis fonctionnels autour dâune vaste dĂ©pression endorĂ©ique bolson entourĂ©e de reliefs. Câest Ă peu prĂšs lâĂ©quivalent des chotts dâAfrique du Nord ou des gobis mongols. La playa est le niveau de base topographique et hydrologique du bolson. Elle est lâaboutissement de toutes les pentes et de tous les Ă©coulements superficiels. Elle capte aussi les eaux des nappes souterraines des versants. Elle est en revanche le lieu de pertes importantes, non seulement par lâĂ©vaporation, trĂšs active sur des eaux stagnantes et peu profondes, mais encore par infiltration. Les plus petites playas sont les plus inconstantes. Elles dĂ©pendent plus directement des averses locales que des pluies rĂ©gionales. Elles perdent moins dâeau par infiltration que par Ă©vaporation. Elles sâassĂšchent plus vite que les autres et la plupart sont Ă©phĂ©mĂšres. Les plus grandes dĂ©pendent davantage des rythmes saisonniers et des dĂ©charges dâeau souterraines. Certaines affichent une salinitĂ© notable au Sahara on les nomme sebkhas, en Iran kĂ©virs, en Touranie Turkestan takyrs, en Mongolie nors, aux Ătats-Unis, en Afrique du Sud et en Australie salt pans, en AmĂ©rique du Sud et au Mexique salinas ou salares. 24La plupart des playas sont intermittentes, avec des pĂ©riodes sĂšches qui dĂ©passent frĂ©quemment un an. En consĂ©quence le niveau de lâeau est trĂšs variable et, comme les rives sont basses et plates, les variations de volume se traduisent par des dĂ©placements de rivage considĂ©rables et par une zonation morphologique et biologique originale Tricart, 1954 ; Mabbut, 1977. Sur les estrans se forment des croĂ»tes calcaires ou gypseuses de subsurface en partie liĂ©es Ă de fortes dĂ©charges souterraines, notamment dans les bassins artĂ©siens. La surface de ces estrans est nue ou revĂȘtue dâune vĂ©gĂ©tation halophile inondable Ă ChĂ©nopodiacĂ©es et SalsolacĂ©es, pĂąturage apprĂ©ciĂ© qui constitue le chott au sens strict. Elle est aussi livrĂ©e Ă des cultures occasionnelles et alĂ©atoires de cĂ©rĂ©ales les graras du Sahara occidental. Au centre, la sebkha, dĂ©pourvue de vĂ©gĂ©tation, est couverte de dĂ©pĂŽts salins Ă consistance poudreuse fech-fech, dâinflorescences friables, parfois de macles cristallines comme les fers de lance » ou les roses des sables » en gypse, mĂȘlĂ©s Ă des limons granulaires et des argiles. Lorsque lâeau disparaĂźt, pendant les pĂ©riodes sĂšches, la surface de la playa est entiĂšrement livrĂ©e Ă la dĂ©flation Ă©olienne. Les lacs 25Les lacs Pourriot et Meybeck, 1995, comme les aquifĂšres souterrains, sont particuliĂšrement prĂ©cieux dans le dĂ©sert. Ils forment en surface des rĂ©serves dâeau potentielles relativement stables au moins Ă lâĂ©chelle humaine, quoique fragiles, difficiles Ă exploiter et de toutes façons trop rares. De tailles diverses, allant de quelques dizaines Ă plusieurs milliers de kilomĂštres carrĂ©s et de quelques mĂštres Ă plusieurs centaines de mĂštres de profondeur, ce sont de vĂ©ritables piĂšges Ă eau et Ă sĂ©diments incorporĂ©s aux systĂšmes hydrographiques locaux Touchart, 1996. Les plus nombreux et les plus grands sont les lacs dâAsie LĂ©tolle et Touchart, 1998. Mais il en existe dans tous les dĂ©serts du monde, en Afrique, en AmĂ©rique et en Australie fig. 4. 26Parmi les plus grands lacs des milieux de la zone aride mondiale, on peut distinguer les mers rĂ©siduelles Caspienne, Aral, derniers tĂ©moins de lâextension ancienne dâun ocĂ©an ou dâun bras de mer aujourdâhui disparu, et les lacs endorĂ©iques qui sont actuellement sans Ă©missaire superficiel vers lâextĂ©rieur. Tous appartiennent Ă des ensembles hydrographiques fermĂ©s, sans autres dĂ©bouchĂ©s que lâatmosphĂšre Ă©vaporation ou lâenfouissement souterrain des eaux infiltration. Leur emplacement dĂ©pend principalement du contexte structural créé par lâorogenĂšse mĂ©so-cĂ©nozoĂŻque et la nĂ©otectonique quaternaire, ainsi que de lâĂ©volution gĂ©omorphologique locale. Certains font partie dâun complexe endorĂ©ique composĂ© de plusieurs creux. Mais ce sont les variations climatiques du passĂ© et lâariditĂ© actuelle qui fondent leur personnalitĂ©. Les lacs de zone aride sont pratiquement tous situĂ©s dans les domaines arides subdĂ©sertique ou dĂ©sertique, chaud ou froid, de plaine ou de montagne, souvent Ă la limite du subaride. Ceux des milieux hyperarides sont des exceptions rares ou occasionnelles. Les plus importants ont connu dans le passĂ© une extension beaucoup plus grande quâaujourdâhui Petit-Maire, 2002. Ils ont Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ©s par des palĂ©olacs considĂ©rables, parfois mythiques. Une expansion maximum de ces palĂ©olacs sâest produite Ă plusieurs reprises au cours du Quaternaire, sans doute aprĂšs chaque glaciation, notamment pendant le dernier grand interglaciaire vers 125 ka BP et pendant lâoptimum climatique holocĂšne vers 9 ou 8 ka BP. Mais depuis, le retrait a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©ral et beaucoup ont disparu palĂ©olacs sahariens, palĂ©opans sud-africains ou sont sur le point de disparaĂźtre Lob Nor. Certains lacs ont perdu leur exutoire exorĂ©ique Balkhach, Grand lac salĂ©, lac Eyre. Les lacs morts ne sont plus reprĂ©sentĂ©s que par des dĂ©pĂŽts fossiles, lacustres ou deltaĂŻques, par des lignes de rivage ou des terrasses perchĂ©es. 27La contraction des lacs a rĂ©duit leur volume, abaissĂ© lâaltitude du plan dâeau et diminuĂ© la profondeur. Les plus creux plusieurs centaines de mĂštres conservent en gĂ©nĂ©ral un plan dâeau unique. Dâautres, qui Ă©taient dâun seul tenant, se sont scindĂ©s en plusieurs bassins sĂ©parĂ©s par des seuils et reliĂ©s par des dĂ©troits Aral, Balkhach, Grand lac salĂ©, Eyre, Titicaca, ou mĂȘme se sont partagĂ©s en lacs isolĂ©s Lob Nor. Ceux qui occupent des fonds Ă©vasĂ©s sont devenus des lacs plats, de profondeur infĂ©rieure Ă 50 ou mĂȘme 10 mĂštres Aral, Balkhach, Tchad, Eyre, dĂ©gageant sur leurs marges des surfaces limono-argileuses plus ou moins salĂ©es que la vĂ©gĂ©tation et parfois les cultures tente de coloniser. Cette tendance au retrait est encore effective mĂȘme si, aprĂšs les grandes sĂ©cheresses de la fin du xxe siĂšcle, on constate une certaine stabilitĂ© et quelquefois un lĂ©ger regain. Lâintervention humaine, de plus en plus pressante, joue dans ce contexte un rĂŽle Ă la fois difficile et ambigu. Dâun cĂŽtĂ© lâexpansion dĂ©mographique, la surexploitation pastorale et agricole, la croissance de lâirrigation, de lâindustrie et du tourisme contribuent Ă lâĂ©puisement des rĂ©serves lacustres Aral, mer Morte. Dâun autre cĂŽtĂ©, un amĂ©nagement rationnel de barrages et dâouvrages protecteurs, des lĂ©gislations nationales et des accords internationaux Jourdain, Aral tentent de sauvegarder, sinon mĂȘme dâaccroĂźtre, les disponibilitĂ©s en eau, source indispensable au dĂ©veloppement Ă©conomique et humain. 28En raison de lâendorĂ©isme, chacun des lacs arides constitue, avec son bassin versant, un systĂšme hydroclimatique FrĂ©caut, 1979 clos et indĂ©pendant, caractĂ©risĂ© par son mode dâalimentation en eau, ses pertes, sa composition chimique et sĂ©dimentologique, ses capacitĂ©s biologiques, et par le dĂ©roulement de cycles vitaux rĂ©partis sur plusieurs Ă©chelles de temps. Du point de vue de lâalimentation en eau, lâapport direct par les pluies est primordial ou en tous cas non nĂ©gligeable, mais toujours faible moins de 200 mm et trĂšs irrĂ©gulier. Elles peuvent fournir de 3 Ă 15 et mĂȘme 20 % des arrivĂ©es totales. Par ailleurs, si le bassin versant comprend des reliefs assez Ă©levĂ©s pour tenir lieu de chĂąteaux dâeau, ou sâil est assez Ă©tendu pour recevoir des prĂ©cipitations lointaines plus abondantes, le lac peut bĂ©nĂ©ficier jusquâĂ 80 ou 85 % dâapports complĂ©mentaires par les affluents, susceptibles de compenser les insuffisances locales. De toutes façons, cet apport est toujours irrĂ©gulier et incertain, compte tenu de lâexistence de longues pĂ©riodes sĂšches dĂ©passant partout six ou sept mois, et mĂȘme douze mois dans les cas les plus dĂ©favorisĂ©s. Inversement, les pertes par Ă©vaporation sont partout considĂ©rables presque toujours plus de 1 000 et mĂȘme 2 000 mm, y compris pour les lacs des rĂ©gions tempĂ©rĂ©es arides Ă Ă©tĂ©s chauds et hivers froids Caspienne, Aral, Balkhach, Tibet, Titicaca. Les dĂ©charges de nappes gravitaires, karstiques ou artĂ©siennes grossissent les affluents et mĂȘme directement les lacs sources sous-lacustres, et soutiennent les Ă©tiages. Les pertes par infiltration sont en revanche trĂšs importantes, surtout dans les rĂ©gions les plus accidentĂ©es fissurĂ©es, ou les plus permĂ©ables formations poreuses ou karstiques, oĂč elles viennent gonfler les nappes souterraines. 29La plupart des lacs des rĂ©gions arides contiennent une proportion plus ou moins grande de sels qui arrivent dissous, vĂ©hiculĂ©s Ă lâĂ©tat ionique par les eaux de ruissellement en mĂȘme temps que les dĂ©bris solides rĂ©coltĂ©s sur les versants. Certains sont transportĂ©s par le vent, aprĂšs dĂ©flation des plages marines Namibie, Mauritanie ou des sols cultivĂ©s. Dâautres viennent par les embruns ou par la pluie, ou par dĂ©charge des eaux souterraines. Ils comprennent principalement, avec des dominantes diffĂ©rentes selon les lacs, des chlorures comme le sel », ou halite Na Cl, et les chlorures de magnĂ©sium Mg Cl ou de potassium K Cl ; des sulfates comme le gypse Ca SO4, aussi rĂ©pandu que lâhalite ; des carbonates, de la silice, de lâalumine,⊠En pĂ©riode de hautes eaux, les sels, diluĂ©s, restent trĂšs dispersĂ©s. Un fort apport dâeau douce par un affluent en crue peut diminuer sensiblement la salinitĂ©. Sâil y a un exutoire, les sels sont en partie entraĂźnĂ©s et la salinitĂ© diminue. En pĂ©riode de basses eaux, en revanche, les sels deviennent excĂ©dentaires et passent Ă lâĂ©tat solide, ce qui donne lieu Ă la sĂ©dimentation dâĂ©vaporites, gypse et halite principalement. Dans les lacs profonds et volumineux, les sels les plus solubles restent en solution, mais les moins solubles, comme les carbonates ou la silice, se dĂ©posent ou sont pris en charge dans les tests calcaires ou siliceux dâorganismes vivants. Dans les lacs plats, comme les playas, on assiste plutĂŽt Ă une zonation horizontale de la teneur en sels et de la sĂ©dimentation saline en fonction de lâabondance des Ă©lĂ©ments dissous et de leur degrĂ© de solubilitĂ©. Sur les estrans, ce sont les composants les moins solubles, calcaire, silice ou gypse qui se dĂ©posent sous forme de croĂ»tes de surface ou de subsurface. Plus au centre du lac, se rassemblent les autres sels hydratĂ©s, principalement les chlorures, mĂȘlĂ©s Ă des limons alluviaux et Ă des argiles de nĂ©oformation comme la kaolinite, les montmorillonites, lâattapulgite, la sĂ©piolite. 30Dans le cycle physique et anthropique de lâeau Touchart, 1996, les lacs de zone aride ont une place Ă part. Niveaux de base de bassins hydroclimatiques, ils sont attractifs pour les populations, mais fragiles et difficilement utilisables. Deux obstacles majeurs menacent ces hydrosystĂšmes lâexcĂšs de salinitĂ© et lâassĂšchement fatal. RĂ©seaux hydrographiques 31Les traces laissĂ©es sur le terrain par les rĂ©seaux hydrographiques ne sont pas toutes spectaculaires. Sur les grands glacis » inclinĂ©s et les vastes plaines, elles se manifestent par de simples tĂ©moins sĂ©dimentaires formations lacustres, matĂ©riel alluvial plus ou moins bien classĂ© et Ă©moussĂ©, stratifications entrecroisĂ©es, par une traĂźnĂ©e de vĂ©gĂ©tation ou par un vĂ©ritable talweg. En montagne et sur les piĂ©monts, ce sont de vraies vallĂ©es hiĂ©rarchisĂ©es, avec leurs confluents, leurs lits dâinondation et leurs lits dâĂ©tiage encombrĂ©s dâalluvions, leurs mĂ©andres, leurs gorges, leurs terrasses, tout, sauf lâeau vive. Il ne reste que le dĂ©cor. En fait, les facteurs qui prĂ©sident Ă la naissance et au dĂ©veloppement des rĂ©seaux hydrographiques arides sont fondamentalement les mĂȘmes que ceux qui agissent dans les rĂ©gions plus humides. La diffĂ©rence est dans la part relative et la puissance de chacun dâeux, et surtout dans la discontinuitĂ© de leur action, dans lâespace comme dans le temps Dubief, 1953 ; Joly, 1962 ; Rodier, 1981. Cela suffit pour que lâhydrographie aride prĂ©sente tout de mĂȘme certaines particularitĂ©s. LâendorĂ©isme et lâarĂ©isme 32Tout dâabord, mis Ă part les riviĂšres cĂŽtiĂšres et les grands fleuves exorĂ©iques allogĂšnes Ă Ă©coulement pĂ©renne Euphrate, Tigre, Nil, Niger, Colorado, Huang he ouverts sur lâ» ocĂ©an mondial » fig. 4, le drainage est partout endorĂ©ique. Soit quâil sâordonne autour de dĂ©pressions fermĂ©es de toutes dimensions, comportant ou non un ou plusieurs plans dâeau, soit que lâĂ©coulement sâĂ©puise avant dâatteindre le niveau de base marin. La carte mondiale de lâarĂ©isme et de lâendorĂ©isme de Martonne et AufrĂšre, 1928 coĂŻncide largement avec la carte des dĂ©serts. 33Les plus touchĂ©s sont les dĂ©serts chauds tropicaux, de la Mauritanie au dĂ©sert de Thar, en Namibie et en Australie centrale. Mais lâendorĂ©isme-arĂ©isme est aussi prĂ©sent dans les dĂ©serts tempĂ©rĂ©s Ă Ă©tĂ©s chauds et hivers froids. Il y est mĂȘme favorisĂ© par les effets morphologiques replis synclinaux ou fossĂ©s dâeffondrement dâune tectonique rĂ©cente mĂ©so-cĂ©nozoĂŻque et quaternaire un endorĂ©isme orographique », selon de Martonne de Martonne et AufrĂšre, 1928, sâajoute ainsi Ă lâendorĂ©isme climatique » liĂ© aux conditions dĂ©sertiques. En mĂȘme temps, avec la latitude et lâaltitude, les tempĂ©ratures moyennes sont plus basses et modĂšrent lâĂ©vaporation moins de 1 000 mm, surtout en hiver, tandis que la prĂ©sence de hauts reliefs favorise les pluies de convection > 400 mm, les chutes de neige et la prĂ©sence de glaciers. Mieux pourvues en eaux courantes, les riviĂšres de ces rĂ©gions sont plus puissantes que les oueds sahariens. Mais elles sont tout aussi intermittentes et elles sâĂ©puisent rapidement vers lâaval, souvent mĂȘme avant dâatteindre le niveau de base lacustre terminal. En revanche, issus des massifs les mieux alimentĂ©s, de vĂ©ritables fleuves Ă Ă©coulement pĂ©renne Amou-Daria, Syr-Daria, Tarim, Huang he contrastent violemment avec lâariditĂ© des paysages de plaine quâils traversent. Dans les dĂ©serts de montagne, câest grĂące aux pluies de relief et Ă la fonte des neiges et des glaciers que les bassins hydrographiques dâaltitude sont mieux pourvus en eaux courantes. Les nappes aquifĂšres, fractionnĂ©es par la tectonique et dispersĂ©es en de multiples compartiments, desservent de nombreuses sources, et lâĂ©vaporation est plus rĂ©duite. Mais, en dĂ©pit de prĂ©cipitations globalement plus Ă©levĂ©es, dâaverses plus violentes et de crues aussi soudaines quâirrĂ©guliĂšres, lâendorĂ©isme-arĂ©isme y est la rĂšgle, Ă la fois orographique et climatique. Les rĂ©seaux de montagne sont aussi menacĂ©s ou dĂ©gradĂ©s quâen plaine. La dĂ©sorganisation des rĂ©seaux hydrographiques 34Comme celle des lacs, lâextension des rĂ©seaux hydrographiques arides a connu dans le passĂ© dâimportantes variations. Des systĂšmes dâĂ©coulement des eaux bien structurĂ©s et trĂšs actifs ont prĂ©cĂ©dĂ© ou ont alternĂ© avec des rĂ©seaux dĂ©ficients, disloquĂ©s, parfois mĂȘme complĂštement abandonnĂ©s tel le rĂ©seau de lâAzaouagh au sud du Hoggar. En fait, câest Ă une dĂ©gradation quasi gĂ©nĂ©rale des rĂ©seaux que lâon assiste dans la plupart des dĂ©serts. Plusieurs traits caractĂ©ristiques expriment cette dĂ©cadence. 35Tout dâabord une diminution globale de la surface active des bassins-versants. Un bassin-versant est Ă la fois un espace topographique concave limitĂ© par une ligne de partage des eaux, un impluvium rĂ©ceptacle des prĂ©cipitations locales et une surface de drainage alimentant un cours dâeau. Au dĂ©sert, les bassins-versants actuellement fonctionnels, que Dubief 1953 appelle les bassins ruisselants, ceux oĂč sâobserve au moins de temps Ă autre un Ă©coulement, sont sensiblement plus restreints que les bassins-versants originels. Ce qui reste, ce sont des bassins-versants dĂ©mesurĂ©s par rapport Ă lâoued qui les draine. 36DeuxiĂšmement une diminution corrĂ©lative du nombre des drains actifs. En montagne et sur les pentes fortes, les rĂ©seaux restent ramifiĂ©s. Quand les prĂ©cipitations sont relativement abondantes > 200 mm, les rĂ©seaux restent vifs. LâĂ©coulement est temporaire, mais non inexistant. Les liens sont maintenus entre un drain principal de ruissellement concentrĂ© et ses affluents. Le drainage est encore organisĂ© dans lâespace, quoique discontinu dans le temps. En plaine, beaucoup dâoueds ont perdu le contact avec lâaxe principal et disparaissent avant de lâatteindre dans un chapelet de sebkhas ou de cĂŽnes dâĂ©pandage. Chacun dâeux Ă©volue individuellement. Les rĂ©seaux, amputĂ©s de leurs branches les plus faibles et de plus en plus rĂ©duits Ă leur drain principal, fonctionnent en unitĂ©s indĂ©pendantes ramenĂ©es Ă des chenaux uniques et isolĂ©s, de moins en moins nombreux et vouĂ©s Ă la disparition totale. Cette dĂ©sorganisation sâaccomplit de lâaval vers lâamont, Ă partir du plus aride, en suivant la pĂ©nurie croissante des prĂ©cipitations, la rarĂ©faction des rĂ©serves souterraines et lâaugmentation de lâĂ©vaporation. 37Enfin une dĂ©gradation des conditions hydrologiques aggrave la dislocation des rĂ©seaux. Câest ici quâinterviennent les circonstances particuliĂšres de la dynamique fluviale en milieu aride. Mal alimentĂ©s par des pluies dĂ©risoires et intermittentes, tributaires dâun ruissellement diffus et Ă©phĂ©mĂšre sur les versants, la plupart des chenaux sont secs en temps normal et ne sâaniment que par les crues. Se propageant depuis des rĂ©gions relativement humides marges pĂ©ridĂ©sertiques ou hauts reliefs vers des rĂ©gions de plus en plus sĂšches, lâĂ©coulement sâĂ©puise vers lâaval par infiltration, Ă©vaporation et rĂ©duction du nombre dâaffluents, davantage mĂȘme quand lâhomme sâavise de soutirer une partie, voire la totalitĂ© de lâeau pour son usage. Lâappauvrissement consĂ©quent du dĂ©bit diminue dâautant sa capacitĂ© de transport. Contrairement aux riviĂšres tempĂ©rĂ©es ou tropicales, dont le dĂ©bit croissant de lâamont vers lâaval permet lâĂ©vacuation jusquâĂ la mer dâune charge dĂ©bit solide de plus en plus volumineuse, les riviĂšres des rĂ©gions arides sont amenĂ©es Ă abandonner la leur en cours de route, dans le talweg lui-mĂȘme ou sur des champs dâĂ©pandage intĂ©rieurs. ParallĂšlement, sur les versants en pente douce, le ruissellement diffus inorganisĂ© se rĂ©partit en nappes ou en multiples ruisseaux au cours bref et changeant. Chaque fois que le dĂ©bit ou la pente du talweg diminue, la crue dĂ©pose tout ou partie de sa charge, surtout si le volume dâeau qui parvient lĂ est faible crues locales. Le chenal unique se divise en bras divergents ou en tresses. La crue sâĂ©tale sheet flood, le talweg disparaĂźt et le flot sâinfiltre dans les porositĂ©s et les fissures des alluvions et du substrat. Lâoued, envahi par sa propre charge, est incapable de poursuivre sa route en surface. Ces dĂ©pĂŽts, ou bouchons alluviaux, sont particuliĂšrement importants aux endroits les plus frĂ©quemment atteints par les crues les plus fortes. Chacun dâeux tend Ă devenir le terminus habituel dâun type dĂ©terminĂ© de crue, et le tracĂ© des oueds dans les rĂ©gions arides se compose ainsi dâun chapelet de plaines alluviales ou de cĂŽnes dâĂ©pandages en Ă©ventail trĂšs plats alluvial fans, reliĂ©s les uns aux autres par des biefs linĂ©aires, les plus Ă©loignĂ©s nâĂ©tant atteints que par les crues exceptionnelles. 38Les causes de cette dĂ©gradation sont diverses. En premier lieu, les vicissitudes du climat. Dans tous les cas on parle dâassĂšchement, au moins depuis la fin du dernier maximum glaciaire Petit-Maire, 2002, mĂȘme si ce dĂ©clin nâest pas continu et si des Ă©pisodes secs et des Ă©pisodes plus humides notamment pendant lâoptimum climatique holocĂšne se sont succĂ©dĂ© plusieurs fois dans la vie des dĂ©serts jusquâĂ lâĂ©poque actuelle. Plus humide ne signifie dâailleurs pas nĂ©cessairement trĂšs humide, car il suffit de peu, dans le total ou dans la rĂ©partition des prĂ©cipitations, pour que se reconstitue une vĂ©gĂ©tation plus dense et des rĂ©seaux hydrographiques mieux organisĂ©s. Dâautres causes climatiques, plus locales, diversifient cette Ă©volution. La discontinuitĂ© irrĂ©guliĂšre de la pluie, dans le temps comme dans lâespace, rompt la solidaritĂ© des rĂ©seaux puisque ses effets sur les diffĂ©rents sites du bassin ne sont ni synchrones ni semblables. Entre des pluies trĂšs espacĂ©es et une Ă©vaporation permanente, le bilan est le plus souvent, mais inĂ©galement, dĂ©ficitaire. Les chutes de pluie utiles peuvent intervenir nâimporte oĂč, Ă nâimporte quel moment, et dĂ©clencher une crue locale en un point quelconque dâun talweg qui sera ensuite tari pour des annĂ©es. Tel cours dâeau ou secteur dâun cours dâeau peut ainsi apparaĂźtre plus ou moins dĂ©gradĂ© quâun autre, tel lac plus ou moins bien rempli, et telle ressource en eau plus ou moins assurĂ©e. 39Lâinfluence du relief paraĂźt aussi incontestable. En gĂ©nĂ©ral, dans les zones accidentĂ©es, les rĂ©seaux de ravins sont trĂšs peu dĂ©gradĂ©s et souvent mĂȘme encore fonctionnels. En revanche, les pentes faibles des piĂ©monts et des plaines favorisent le ralentissement et la stagnation des eaux, donc les dĂ©pĂŽts de charge et lâĂ©vaporation. Le talweg continu se scinde ainsi en une suite de sections aveugles alignĂ©es selon le tracĂ©. On peut aussi rappeler le rĂŽle de la fissuration tectonique et celui de lâhyperpermĂ©abilitĂ© des rĂ©gions karstiques dans la rĂ©duction ou mĂȘme la disparition des Ă©coulements superficiels. 40Une autre consĂ©quence notable de lâaccumulation alluviale sur les plaines et les champs dâĂ©pandage est le rehaussement du niveau de base des drains les plus actifs par rapport Ă leurs voisins, ce qui favorise les captures par dĂ©versement Joly et Margat, 1954 ; Joly, 1962 et la rĂ©organisation consĂ©quente des rĂ©seaux hydrographiques. On peut penser que certaines riviĂšres endorĂ©iques ont Ă©tĂ© raccordĂ©es Ă la mer de cette façon et sont devenues exorĂ©iques, par exemple lâoued Dra au sud de Zagora dans le Sud marocain, ou le haut Niger au coude de Tombouctou. 41Un dernier facteur de dĂ©gradation des rĂ©seaux hydrographiques en milieu sec, quâil ne faut pas trop minimiser, est lâinvasion des talwegs et des Ă©pandages par les dunes dans les intervalles entre les crues. Le sable amenĂ© par lâoued et repris par le vent trouve lĂ Ă se fixer grĂące Ă une humiditĂ© plus grande et une vĂ©gĂ©tation plus dense. Les dunes, barkhanes, nebkhas ou mĂȘme petits ergs, ne rĂ©sistent guĂšre au flot des grandes crues Joly, 1953, mais elles retardent lâĂ©coulement, lâabsorbent quelquefois, ou sont prises en charge dans le dĂ©bit solide, ce qui force le courant Ă dĂ©poser une charge trop forte, prĂ©parant ainsi de nouveaux Ă©pandages et lâinvasion de nouvelles dunes. Conclusion 42La situation des eaux sauvages dans les milieux dĂ©sertiques tab. 1 dĂ©coule plus ou moins directement de lâariditĂ©, qui est la cause initiale, et de la discontinuitĂ© des Ă©vĂ©nements, qui en est le corollaire. LâariditĂ© se marque par une insuffisance de lâalimentation en eau due Ă une conjoncture mĂ©tĂ©orologique dĂ©favorable. Les prĂ©cipitations pluviales sont infimes moins de 200 ou mĂȘme 100 mm, mais partout les rosĂ©es matinales sont frĂ©quentes ; la neige ne compte que dans les dĂ©serts Ă hivers froids, les glaciers dans les hautes montagnes, et les dĂ©serts brumeux sur les littoraux. Cette eau qui arrive au sol est sujette de surcroĂźt Ă des pertes immĂ©diates forte Ă©vaporation plus de 1 000 mm, stimulĂ©e par une atmosphĂšre sĂšche, une vĂ©gĂ©tation clairsemĂ©e ou absente et de longues pĂ©riodes sans pluie ; forte infiltration, nuancĂ©e toutefois par les Ă©tats de surface, la nature et la structure du substratum gĂ©ologique, mais qui peut aller jusquâĂ la constitution dâimmenses rĂ©serves souterraines ; usage, enfin, quâen peuvent faire les humains selon leurs projets et leurs moyens. Lâeau qui reste disponible en surface ruisselle selon les pentes ou sâaccumule dans les creux du relief en formant des plans dâeau temporaires ou des lacs permanents. Sur les pentes les plus faibles, sous un rĂ©gime dâaverses trĂšs localisĂ©es, trĂšs concentrĂ©es mais trĂšs espacĂ©es dans le temps, et sur une vĂ©gĂ©tation trĂšs ouverte, le ruissellement est diffus, en chenaux linĂ©aires ou en nappe. Sur les pentes plus fortes, ou en provenance de rĂ©gions mieux arrosĂ©es, le ruissellement se concentre en chenaux parcourus par des crues dâorigine locale ou lointaine, et plus ou moins organisĂ©s en rĂ©seaux hydrographiques, dont beaucoup hĂ©ritĂ©s dâun passĂ© plus humide. Mis Ă part les rĂ©gions les plus sĂšches, arĂ©iques, totalement privĂ©es dâĂ©coulement, et les grands fleuves allogĂšnes exorĂ©iques qui dĂ©bouchent sur la mer, tous ces rĂ©seaux sâorganisent en unitĂ©s fermĂ©es, ou endorĂ©iques. Cet Ă©tat de choses est avant tout dâordre climatique arĂ©isme et endorĂ©isme sont lâexpression directe du climat sur lâhydrographie dĂ©sertique. 43Câest parce quâil nây en a pas, ou si peu, ou quâelle est si mal rĂ©partie, que lâeau est si importante dans le dĂ©sert, mĂȘme quand on ne la voit pas, quâon la recherche ou quâon en manque. Exceptionnelle Ă lâair libre, inexistante parfois pendant de longues pĂ©riodes, câest le plus souvent en profondeur quâil faut aller la dĂ©couvrir. Trouver lâeau, la recueillir, la transporter, lâĂ©conomiser, la conserver sont, dans le dĂ©sert plus quâailleurs, les problĂšmes-clĂ©s de la vie. TantĂŽt lâeau fait dĂ©faut parce que lâexcĂšs dâariditĂ© entraĂźne une hydrologie dĂ©ficiente et une pĂ©nurie des eaux sauvages, tantĂŽt un systĂšme hydraulique insuffisant ne permet pas aux eaux domestiquĂ©es de subvenir aux besoins de la population. Le drame est que, dans toutes ces rĂ©gions, le dĂ©sĂ©quilibre est permanent entre les ressources en eau disponibles, forcĂ©ment limitĂ©es, et les exigences impĂ©rieuses de la consommation ordinaire.
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