Ils’en est expliquĂ©, rĂ©sumant par lĂ  mĂȘme la raison profonde de sa venue sur terre et de son ministĂšre: la vĂ©ritĂ©. Il a dĂ©clarĂ©: “Je suis nĂ© pour ceci, et je suis venu dans le monde pour ceci: pour rendre tĂ©moignage Ă  la vĂ©ritĂ©.”. — Jean 18:37. Pilate a rĂ©pliquĂ© par la fameuse question: “Qu’est- ce que la vĂ©ritĂ©?”.

La pluralitĂ© des opinions fait-elle obstacle Ă  l'exigence de vĂ©ritĂ© ? L 2009 La science relĂšve-t-elle du seul dĂ©sir de vĂ©ritĂ© ? L 2009 Peut-on douter d’une vĂ©ritĂ© dĂ©montrĂ©e ? S 2009 Y a-t-il des vĂ©ritĂ©s indiscutables ? S 2009 Toute vĂ©ritĂ© est-elle relative ? ES 2009 Pourquoi vouloir Ă  tout prix connaĂźtre la vĂ©ritĂ© ? ES 2009 La vĂ©ritĂ© peut-elle changer ? S 2008 Y a-t-il d’autres moyens que la dĂ©monstration pour Ă©tablir une vĂ©ritĂ© ? S 2008 Y a-t-il des vĂ©ritĂ©s qui Ă©chappent Ă  la raison ? S 2008 La vĂ©ritĂ© est-elle libĂ©ratrice ? ES 2008 La vĂ©ritĂ© est-elle relative Ă  une culture ? S 2007 L'expression c'est ma vĂ©ritĂ© » a-t-elle un sens ? STG 2006 Dire que la vĂ©ritĂ© est relative, est-ce dire qu'il n'y a pas de vĂ©ritĂ© ? ES 2006 Faut-il prĂ©fĂ©rer le bonheur Ă  la vĂ©ritĂ© ? ES 2006 La vĂ©ritĂ© rend-elle heureux ? ES 2005 Une interprĂ©tation peut-elle prĂ©tendre Ă  la vĂ©ritĂ© ? ES 2005 La vĂ©ritĂ© est-elle la valeur suprĂȘme ? S 2004 L'esprit cesse-t-il d'ĂȘtre libre lorsque la vĂ©ritĂ© s'impose Ă  lui ? L 2004 Toute vĂ©ritĂ© est-elle dĂ©montrable ? ES 2004 Y a-t-il des vĂ©ritĂ©s indiscutables ? ES 2004 Faut-il chercher la vĂ©ritĂ© au-delĂ  des apparences ? STG 2004 La vĂ©ritĂ© est-elle toujours prĂ©fĂ©rable Ă  l'illusion ? STG 2004 Faut-il sĂ©parer la beautĂ© et la vĂ©ritĂ© ? S 2003 La vĂ©ritĂ© dĂ©pend-elle de nous ? S 2003 Toute vĂ©ritĂ© est-elle bonne Ă  dire ? S 2003 La rigueur d'un raisonnement suffit‑elle pour garantir la vĂ©ritĂ© ? L 2003 Le dialogue est-il le chemin de la vĂ©ritĂ© ? ES 2003 Peut-on avoir de bonnes raisons de ne pas dire la vĂ©ritĂ© ? STG 2003 Suffit-il de connaĂźtre la vĂ©ritĂ© pour renoncer Ă  ses prĂ©jugĂ©s ? STG 2002 Toute vĂ©ritĂ© est-elle vĂ©rifiable ? STG 2002 Pour chercher la vĂ©ritĂ©, faut-il s'affranchir de toute subjectivitĂ© ? S 2002 Peut-on s'accorder sur des vĂ©ritĂ©s morales ? S 2002 Les vĂ©ritĂ©s scientifiques sont-elles indiscutables ? S 2002 La vĂ©ritĂ© n'est-elle recherchĂ©e que pour les avantages qu'on en attend ? ES 2001 De quelle vĂ©ritĂ© l'opinion est-elle capable ? ES 2001Cf. Manuel p. 304-319. Voir aussi l'introduction sur l'Opinion et la Connaissance. I La dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© La dĂ©finition par la correspondance du jugement Ă  la rĂ©alitĂ© Blaise Pascal disait qu'un terme aussi simple que vrai » ne pourrait pas recevoir une dĂ©finition. On ne peut pas tout dĂ©finir car on arrive nĂ©cessairement Ă  des mots primitifs qu’on ne peut plus dĂ©finir » De l'esprit gĂ©omĂ©trique, 1657. Pourtant, il existe une dĂ©finition traditionnelle la vĂ©ritĂ© est l'adĂ©quation, la correspondance ou l'accord d'une reprĂ©sentation et de la chose reprĂ©sentĂ©e ». Pour dĂ©finir le concept de vĂ©ritĂ©, on a donc besoin de celui de rĂ©alitĂ©. La rĂ©alitĂ© est tout ce qui existe. Une proposition ou une reprĂ©sentation est vraie si et seulement si elle est en accord avec des objets rĂ©els. Dans l'AllĂ©gorie de la Caverne de Platon, les croyances des prisonniers sont fausses puisqu'elles ne correspondent pas au monde rĂ©el » mais seulement Ă  des illusions. pV = nRT » est vrai au sens strict ssi il y a des objets » dans la rĂ©alitĂ© la pression du gaz, le volume, la quantitĂ© de moles du gaz et la tempĂ©rature qui rendent cette expression vraie ». La rĂ©alitĂ© est un ensemble de faits ou de choses, la vĂ©ritĂ© est la propriĂ©tĂ© de pensĂ©es ou de phrases des jugements. La connaissance cherche donc des thĂ©ories vraies, c'est-Ă -dire les plus en accord avec la rĂ©alitĂ©. De la fausse monnaie est quelque chose de rĂ©el mais ce n'est pas vraiment ce que nous croyons, elle est qualifiĂ©e de fausse parce qu'elle crĂ©e des croyances fausses, des erreurs. Mais comment peut-on comparer les vraies reprĂ©sentations et les faits rĂ©els ? Ne connaissons-nous pas des faits que ce que nous pouvons en comprendre par l'intermĂ©diaire de nos thĂ©ories ? Cf. La Raison et la dĂ©monstration sur le problĂšme du critĂšre » de la vĂ©ritĂ© le dĂ©bat entre les Sceptiques et Descartes sur la vĂ©ritĂ©, la certitude et le doute Le critĂšre de cohĂ©rence formelle ou logique On peut ajouter Ă  la Correspondance l'idĂ©e de VĂ©ritĂ© comme CohĂ©rence. Il y a des thĂ©ories qu'on considĂšre comme vraies parce qu'elles sont dĂ©duites d'autres vĂ©ritĂ©s, mĂȘme si on ne peut pas connaĂźtre directement les faits rĂ©els. Par exemple, on n'a pas expĂ©rimentĂ© des faits sur un lointain passĂ© mais on peut se servir d'une forme de dĂ©duction rĂ©troactive Ă  partir de l'observation de faits actuels. Cf. La raison et la dĂ©monstration sur la notion de validitĂ© formelle. On peut ainsi dĂ©finir la vĂ©ritĂ© formelle d'une thĂ©orie que les propositions ne se contredisent pas les unes les autres par opposition Ă  sa vĂ©ritĂ© matĂ©rielle » qu'une thĂ©orie corresponde Ă  des faits. Une thĂ©orie vraie doit ĂȘtre cohĂ©rente, mais ce n'est pas suffisant. Plusieurs thĂ©ories distinctes peuvent ĂȘtre cohĂ©rentes et en accord avec ce qu'on croit savoir sans qu'on puisse toujours trancher. Doit-on supposer un autre critĂšre pour reconnaĂźtre une thĂ©orie vraie ? Le critĂšre pragmatiste » de la vĂ©ritĂ© Le philosophe et psychologue amĂ©ricain William James 1842-1910 a créé au dĂ©but du XX e siĂšcle une cĂ©lĂšbre dĂ©finition de la vĂ©ritĂ©, la dĂ©finition pragmatiste » du vrai. Pour James, on ne peut pas toujours savoir si une thĂ©orie correspond aux faits rĂ©els, mais on peut au moins savoir si elle nous convient, si elle semble fonctionner » pour les ĂȘtres humains, s'il y a des raisons pratiques pour y croire. A la mĂȘme Ă©poque, le mathĂ©maticien Henri PoincarĂ© 1854-1912 dĂ©fend que certaines hypothĂšses physiques doivent ĂȘtre acceptĂ©es comme de simples conventions commodes. Mais cette dĂ©finition confond les motifs psychologiques pour croire et la vĂ©ritĂ© objective. MĂȘme si une thĂ©orie semble ĂȘtre efficace et qu'on y croit, on peut encore se demander si elle est vraie. Un mĂ©dicament qu'on croirait efficace par simple effet placebo serait quand mĂȘme un faux mĂ©dicament s'il n'agit pas rĂ©ellement. Il faut donc bien un accord avec des faits rĂ©els et pas seulement la cohĂ©rence ou une convention pragmatique. La valeur de la vĂ©ritĂ© ne se rĂ©duit pas Ă  ce qui paraĂźt utile, car ce serait trop relatif. Mais on ne peut pas dĂ©montrer toutes nos opinions, il y a donc plusieurs degrĂ©s d'opinions plus ou moins vraisemblables ou plus ou moins fondĂ©es sur des arguments rationnels. II La valeur de la vĂ©ritĂ© La vĂ©ritĂ© a-t-elle nĂ©cessairement de la valeur ou faut-il dĂ©fendre l'illusion ? Friedrich Nietzsche p. 319 critique le fait que tous les philosophes disent vouloir chercher la vĂ©ritĂ© pour elle-mĂȘme parce qu'elle aurait plus de valeur que l'illusion. Cf. Aristote sur la valeur de la vie contemplative. Mais selon Nietzsche, il n'y a aucune preuve de cela il est peut-ĂȘtre faux que la vĂ©ritĂ© soit toujours Ă  rechercher. Nietzsche va donc plus loin que le pragmatisme pour lui, ce qui peut contribuer Ă  notre bonheur ou Ă  notre survie peut avoir plus de valeur que le concept de vĂ©ritĂ©. Cf. Cours sur le bonheur Bonheur et connaissance. Comme le dit Descartes, un bonheur fondĂ© sur l'illusion ne serait que temporaire, un faux bonheur. La vĂ©ritĂ© peut nous blesser sur le moment mais nous ne pourrions pas nous contenter d'illusions consolantes si nous savions en fait qu'elles sont fausses. La vĂ©ritĂ©, mĂȘme lorsqu'elle s'impose Ă  nous, peut nous libĂ©rer en nous libĂ©rant de nos prĂ©jugĂ©s Cours sur la libertĂ© II. II2 La VĂ©ritĂ© en Art Il y a des cas oĂč on peut en effet dĂ©fendre la valeur de l'illusion contre un souci de n'en rester qu'Ă  la rĂ©alitĂ© l'Art par exemple. Platon Ă©tait sans doute excessif dans la RĂ©publique quand il critique en l'artiste un simple imitateur de la rĂ©alitĂ© ou un illusionniste. Mais mĂȘme quand l'Art s'Ă©carte du rĂ©el, ne peut-on pas dire que c'est au contraire pour chercher encore la vĂ©ritĂ©, mais une expression nouvelle de la vĂ©ritĂ© qui n'Ă©tait pas connue dans l'expĂ©rience directe de la rĂ©alitĂ© ? Cf. Cours sur l'Art sur Hegel et III sur le statut de vĂ©ritĂ© subjective » des jugements esthĂ©tiques et de la critique en art. Le devoir de vĂ©racitĂ© a-t-il des limites ? On a vu qu'il faut chercher Ă  connaĂźtre la vĂ©ritĂ©. Mais a-t-on toujours le devoir de dire ce qu'on croit ĂȘtre la vĂ©ritĂ© ? Quand on prĂ©tend mentir pour de bonnes raisons, c'est souvent pour des prĂ©textes intĂ©ressĂ©s ou par lĂąchetĂ© cf. Cours sur le devoir moral Kant contre Benjamin Constant p. 318, mais on peut dĂ©fendre quand mĂȘme qu'on peut ne pas la dire dans n'importe quelle circonstance Ă  n'importe qui. III La recherche de la vĂ©ritĂ© et l'Ă©volution de la connaissance L'IdĂ©e de vĂ©ritĂ© absolue Cf. Introduction contre le Relativisme il y a des vĂ©ritĂ©s absolues et des vĂ©ritĂ©s relatives. Il y a certaines vĂ©ritĂ©s qui sont absolues, vraies de maniĂšre nĂ©cessaires et universelles. C'est par exemple le cas des vĂ©ritĂ©s mathĂ©matiques. Un thĂ©orĂšme dĂ©montrĂ© ne pourra jamais ĂȘtre rĂ©futĂ©. Mais cela ne veut pas dire que toute vĂ©ritĂ© absolue soit seulement une connaissance a priori ou bien une vĂ©ritĂ© objective car le Cogito de Descartes est un exemple d'une vĂ©ritĂ© certaine mais qui n'est connaissable que pour le Sujet qui en prend conscience. Les erreurs et les illusions La mĂ©thode scientifique cherche des moyens d'Ă©viter les erreurs. Pour Descartes dans les MĂ©ditations mĂ©taphysiques, IV, les erreurs ne viennent pas de limites de notre intelligence ou mĂȘme de nos sens, mais plutĂŽt du fait que nous voulons interprĂ©ter hĂątivement sans avoir assez d'information au lieu de suspendre notre jugement douter. En ce sens, l'erreur dĂ©pend de nous, elle est de notre faute. C'est encore plus clair avec l'illusion, qui est une erreur entretenue par nos dĂ©sirs. Cf. La religion Freud p. 317 Mais l'erreur n'a pas qu'un rĂŽle nĂ©gatif car il y a certaines thĂ©ories vraies qu'on ne peut atteindre qu'en ayant d'abord critiquĂ© et corrigĂ© nos prĂ©jugĂ©s et nos impressions. Comme le dit Hegel, en philosophie, une opinion excessive ou unilatĂ©rale peut ĂȘtre un moment nĂ©cessaire par lequel il fallait passer avant d'arriver Ă  la vĂ©ritĂ©. C'est ce que veut dire sa formule Ă©nigmatique Le Faux est un moment du Vrai » PhĂ©nomĂ©nologie de l'esprit, 1807. Comme le dit le philosophe des sciences Karl Popper, la mĂ©thode scientifique doit procĂ©der par conjectures et rĂ©futation, par le progrĂšs de l’esprit critique. Cf. La dĂ©monstration La vĂ©ritĂ© peut-elle changer ? Il y a des phrases qui sont vraies ou fausses relativement Ă  un lieu ou Ă  un temps. Mais cela ne veut pas dire que la VĂ©ritĂ© elle-mĂȘme change. Nos thĂ©ories sont plus ou moins vraies en se prĂ©cisant, en se meilleure thĂ©orie que ce soit en mathĂ©matiques ou dans les sciences empiriques est plus proche de la VĂ©ritĂ© en ce sens, mĂȘme si on doit admettre que sur les vĂ©ritĂ©s empiriques, on peut avoir plusieurs degrĂ©s de probabilitĂ© sans une vĂ©ritĂ© absolue cf. Bertrand Russell p. 313. Cela ne renonce pas pour autant au concept et Ă  la valeur de l'idĂ©e de VĂ©ritĂ©.

I Le doute nous Ă©loigne de la vĂ©ritĂ© : quand je doute, je renonce Ă  la vĂ©ritĂ© A/ Le doute nous Ă©loigne de la certitude, c’est-Ă -dire de la vĂ©ritĂ©. On peut voir avec Descartes, dans ses MĂ©ditations MĂ©taphysiques, qu’il y a en nous des idĂ©es nĂ©cessairement vraies, innĂ©es, telles le « je pense donc je suis ».
Pour les logiciens le seul raisonnement qui soit absolument rigoureux est la dĂ©duction. DĂ©duire c'est tirer d'une ou de plusieurs propositions appelĂ©es prĂ©misses une conclusion qui en dĂ©coule logiquement et nĂ©cessairement. Ex Le syllogisme. Tous les hommes sont mortel. Socrate est un homme Donc Socrate est mortel. Ex La dĂ©monstration mathĂ©matique. Elle est une opĂ©ration intellectuelle ayant pour fin d'Ă©tablir la vĂ©ritĂ© d'une proposition en la dĂ©duisant de prĂ©misses admises ou dĂ©montrĂ©es. Le raisonnement dĂ©ductif fait circuler la vĂ©ritĂ© d'un point de dĂ©part admis Ă  une proposition dont on veut Ă©tablir la vĂ©ritĂ©. A la diffĂ©rence du syllogisme dont la conclusion n'apprend rien de plus que ce qui est dĂ©jĂ  contenu dans les prĂ©misses raison pour laquelle Descartes dĂ©nonce sa stĂ©rilitĂ© la dĂ©monstration mathĂ©matique unit la rigueur Ă  la fĂ©conditĂ©. Rigueur car, comme dans le syllogisme, elle dĂ©ploie ce qui est contenu dans les prĂ©misses. FĂ©conditĂ© car elle invente des rĂšgles, telles que le passage d'une proposition Ă  une autre n'est pas une pure tautologie, il apprend quelque chose. Ex Connaissant la valeur de la somme des angles du triangle, on peut dĂ©montrer par un processus de gĂ©nĂ©ralisation, quelle est la valeur de la somme des angles d'un polygone quelconque. Celle-ci est Ă©gale Ă  autant de fois deux droits qu'il a de cĂŽtĂ©s, moins deux. Ex Il est possible de dĂ©montrer Ă  partir du rapport A /B =C/D que AD=BC c'est-Ă -dire que le produit des extrĂȘmes est Ă©gal au produit des moyens. La rĂšgle opĂ©ratoire consiste Ă  rĂ©duire les deux fractions au mĂȘme dĂ©nominateur. Sachant qu'une fraction ne change pas de valeur quand on multiplie ses deux termes par la mĂȘme quantitĂ©, il suffit de multiplier le numĂ©rateur et le dĂ©nominateur de A / B par D et le numĂ©rateur et le dĂ©nominateur de C / D par B. On obtient alors AD/BD=BC/BD d'oĂč il dĂ©coule que AD=BC. Etymologiquement la dĂ©monstration est un discours qui montre. Mais que montre-t-il ? Il ne montre pas un fait, un Ă©vĂšnement c'est-Ă -dire quelque chose de perceptible par les sens. La dĂ©monstration ne fait pas appel Ă  la sensation. Elle n'emprunte rien Ă  l'expĂ©rience. MĂȘme s'il Ă©tait possible de percevoir que le triangle a ses angles Ă©gaux Ă  deux droits, nous en chercherions encore une dĂ©monstration » Ă©crit Aristote pour qui une science est dĂ©monstrative ou n'est pas une science. Ce que nous appelons savoir c'est connaĂźtre par le moyen de la dĂ©monstration ». Les Grecs sont les inventeurs de la dĂ©monstration et ils mĂ©ritent Ă  ce titre un hommage Ă©ternel. Pourquoi ? Parce que la dĂ©monstration cherche Ă  Ă©tablir la vĂ©ritĂ© par les seules forces de la raison. Elle est un raisonnement qui se suffit Ă  lui-mĂȘme puisque c'est un discours tel que, certaines choses Ă©tant posĂ©es, quelque chose d'autre que ces donnĂ©es en rĂ©sulte nĂ©cessairement par le seul fait de ces donnĂ©es » Aristote Celui qui suit la dĂ©monstration ne peut pas ne pas consentir aux conclusions. La dĂ©monstration entraĂźne l'adhĂ©sion rationnelle de façon nĂ©cessaire. Elle fait autoritĂ© par elle-mĂȘme, cette autoritĂ© Ă©tant celle de la raison en chacun de nous. Il s'ensuit que -La dĂ©monstration se distingue de l'interprĂ©tation qui a un caractĂšre incertain et conjectural. Alors que le conflit des interprĂ©tations est consubstantiel Ă  la nature de l'interprĂ©tation, la dĂ©monstration est un raisonnement contraignant. Se rendre Ă  une dĂ©monstration revient Ă  faire de la raison le seul arbitre en matiĂšre de vĂ©ritĂ©. -La dĂ©monstration Ă©tant la raison en acte, l'investissement personnel de la raison de chacun est engagĂ© dans la procĂ©dure dĂ©monstrative. Toute dĂ©monstration est en ce sens invitation Ă  penser par soi-mĂȘme c'est-Ă -dire Ă  s'assurer par son propre effort de la validitĂ© d'une conclusion. On dĂ©couvre par lĂ  qu'il y a une nĂ©cessitĂ© de l'ordre du discours, que la libertĂ© de l'esprit n'est pas synonyme d'arbitraire personnel ou de pure fantaisie. Penser est autre chose qu'opiner. -Les arguments d'autoritĂ© sont ruinĂ©s par l'autoritĂ© de la dĂ©monstration. On appelle argument d'autoritĂ© un argument tirant sa vĂ©ritĂ© du prestige de celui qui l'Ă©nonce. Ex C'est vrai puisque tel savant l'a dit. C'est vrai puisque c'est une vĂ©ritĂ© rĂ©vĂšlĂ©e. C'est vrai puisqu'on l'a toujours dit. Prestige de la tradition. Il n'est qu'une façon de s'imposer par une autoritĂ© qui n'emprunte rien au dehors, il n'est qu'un mode d'affirmation inconditionnel, la dĂ©monstration. » Jean CavaillĂšs. Sur la logique et la thĂ©orie de la science, Vrin, 1997, p. 39. PB Suffit-il qu'une dĂ©monstration soit rigoureuse pour qu'elle soit vraie ? Non car la rigueur et la nĂ©cessitĂ© logique des enchaĂźnements de propositions, conditions nĂ©cessaires de la validitĂ© d'un discours, ne sont pas une condition suffisante pour garantir la vĂ©ritĂ© d'une conclusion. Encore faut-il qu'ils s'effectuent Ă  partir de prĂ©misses ayant une vĂ©ritĂ©. On peut en effet dĂ©duire avec rigueur, c'est-Ă -dire sans aucune incohĂ©rence, des conclusions de prĂ©misses fausses. C'est le propre de ce qu'Aristote appelle le syllogisme rhĂ©torique ou sophistique. On peut aussi dĂ©duire une conclusion de prĂ©misses simplement probables ; ce qu'Aristote appelle le syllogisme dialectique. Voir le cours du dĂ©but de l'annĂ©e opposant Platon, pour qui la dialectique est la mĂ©thode de la science, et Aristote pour qui la dialectique ne saurait ĂȘtre une science car lĂ  oĂč il y a dĂ©bat il n'y a pas science. Une science est dĂ©monstrative ou elle n'est pas science comme il a Ă©tĂ© dit plus haut En toute rigueur la conclusion d'une dĂ©monstration serait absolument certaine si les prĂ©misses Ă  partir desquelles elle est Ă©tablie Ă©taient elles-mĂȘmes dĂ©montrĂ©es. Mais pour les dĂ©montrer il faut remonter Ă  des propositions elles-mĂȘmes dĂ©montrĂ©es et ainsi Ă  l'infini. Dans cette rĂ©gression vers les principes la raison rencontre ses limites. Elle dĂ©couvre qu'elle remonte Ă  des propositions premiĂšres qui lui servent Ă  dĂ©montrer toutes les autres mais qu'elle ne peut pas dĂ©montrer. Ces propositions constituent les points de dĂ©part de la dĂ©monstration c'est-Ă -dire les conditions de possibilitĂ© de cette derniĂšre. PB Qu'en est-il de ces principes ? Sont-ils des vĂ©ritĂ©s ? S'ils sont vrais sans ĂȘtre dĂ©montrĂ©s cela signifie que la raison a d'autres voies d'accĂšs au vrai que la dĂ©monstration. PB Quelle est l'opĂ©ration intellectuelle qui pose les premiers principes ? Ou les premiĂšres notions car il en est pour celles-ci ce qu'il en est pour les propositions. Pour dĂ©finir une notion on utilise d'autres notions et en derniĂšre analyse la dĂ©finition suppose des notions servant Ă  dĂ©finir les autres mais n'Ă©tant pas elles-mĂȘmes dĂ©finies La rĂ©ponse classique consiste Ă  dire que les premiers principes et les premiĂšres notions sont objets d'intuition car ce sont des Ă©vidences. L'Ă©vidence est l'idĂ©e dont la vĂ©ritĂ© ou la notion dont la signification saute aux yeux. La gĂ©omĂ©trie ne dĂ©finit aucune de ces choses espace, temps, mouvement, nombre, Ă©galitĂ© ni les semblables qui sont en grand nombre, parce que ces termes lĂ  dĂ©signent si naturellement les choses qu'ils signifient Ă  ceux qui entendent la langue que l'Ă©claircissement qu'on en voudrait faire apporterait plus d'obscuritĂ© que d'instruction » Pascal. De l'esprit de gĂ©omĂ©trie 1657 D'oĂč la dĂ©finition qu'on donnait traditionnellement de l'axiome proposition indĂ©montrĂ©e et indĂ©montrable qui s'impose Ă  l'esprit par son Ă©vidence. Ex Deux quantitĂ©s Ă©gales Ă  une mĂȘme troisiĂšme sont Ă©gales entre elles. Au 17e siĂšcle le dĂ©bat porte sur la nature de la facultĂ© permettant la connaissance intuitive de l'Ă©vidence. Pour Descartes l'intuition est un mode de connaissance rationnel grĂące auquel l'esprit atteint directement son objet. C'est la reprĂ©sentation qui est le fait de l'intelligence pure et attentive qui naĂźt de la seule lumiĂšre de la raison, et qui, parce qu'elle est plus simple est encore plus certaine que la dĂ©duction [...]Ainsi chacun peut voir par intuition qu'il existe, qu'il pense, que le triangle est dĂ©limitĂ© par trois lignes seulement, la sphĂšre par une seule surface et autres choses semblables, qui sont bien plus nombreuses que ne le remarquent la plupart des gens, parce qu'ils dĂ©daignent de tourner leur esprit vers des choses si faciles » RĂšgles pour la direction de l'esprit. III. Pour le chrĂ©tien Pascal, au contraire, l'impossibilitĂ© pour la raison de dĂ©montrer tous ses Ă©noncĂ©s est le signe de l'impuissance de la raison humaine Ă  construire une science selon un ordre accompli. Il y a lĂ  matiĂšre Ă  humilier la raison, Ă  pointer une fois de plus la misĂšre de la condition humaine sans une aide en quelque sorte surnaturelle. La raison a besoin du secours d'une autre facultĂ© pour rendre possible son exercice et lui permettre un accĂšs Ă  la vĂ©ritĂ© qui, Ă  dĂ©faut, lui serait refusĂ©e. Cette facultĂ© est le cƓur. Nous connaissons la vĂ©ritĂ©, non seulement par la raison, mais encore par le cƓur c'est de cette derniĂšre sorte que nous connaissons les premiers principes, et c'est en vain que le raisonnement qui n'y a point part, essaye de les combattre. Les pyrrhoniens, qui n'ont que cela pour objet, y travaillent inutilement. Nous savons que nous ne rĂȘvons point ; quelque impuissance oĂč nous sommes de le prouver par raison, cette impuissance ne conclut autre chose que la faiblesse de notre raison, mais non pas l'incertitude de toutes nos connaissances, comme ils le prĂ©tendent. Car la connaissance des premiers principes, comme qu'il y a espace, temps, mouvement, nombres, est aussi ferme qu'aucune de celles que nos raisonnements nous donnent. Et c'est sur ces connaissances du cƓur et de l'instinct qu'il faut que la raison s'appuie, et qu'elle y fonde tout son discours. Le cƓur sent qu'il y a trois dimensions dans l'espace et que les nombres sont infinis ; et la raison dĂ©montre ensuite qu'il n'y a point deux nombres carrĂ©s dont l'un est double de l'autre. Les principes se sentent, les propositions se concluent ; et le tout avec certitude, quoique par diffĂ©rentes voies. Et il est aussi inutile et aussi ridicule que la raison demande au cƓur des preuves de ses premiers principes, pour vouloir consentir, qu'il serait ridicule que le cƓur demandĂąt Ă  la raison un sentiment de toutes les propositions qu'elle dĂ©montre pour vouloir les recevoir. Cette impuissance ne doit donc servir qu'Ă  humilier la raison qui voudrait juger de tout, mais non Ă  combattre notre certitude, comme s'il n'y avait que la raison capable de nous instruire » PensĂ©es B 282 PB L'Ă©vidence est-elle un critĂšre infaillible de la vĂ©ritĂ© ? Y a-t-il des idĂ©es si claires et si distinctes qu'il soit impossible d'en douter ? L'Ă©vidence est-elle la propriĂ©tĂ© intrinsĂšque de certaines idĂ©es ou bien les idĂ©es qu'on trouve Ă©videntes sont-elles simplement celles qui suscitent en nous un sentiment d'Ă©vidence ? Et quelles sont ces idĂ©es sinon celles qui vont dans le sens de nos dĂ©sirs, de nos intĂ©rĂȘts, de nos passions ou de nos conditionnements culturels ? Lagneau disait que les prisonniers de la caverne sont les prisonniers de l'Ă©vidence » et Bachelard qu' il n'y a pas d'Ă©vidences premiĂšres, il n'y a que des erreurs premiĂšres » Sans doute l'Ă©vidence rationnelle ne doit-elle pas ĂȘtre confondue avec les Ă©vidences sensibles de la connaissance vulgaire, reste que Descartes reconnaissait lui-mĂȘme Il y a quelque difficultĂ© Ă  bien remarquer quelles sont celles que nous concevons distinctement ». Discours de la mĂ©thode. QuatriĂšme partie. D'oĂč la boutade de Leibniz Descartes a logĂ© la vĂ©ritĂ© Ă  l'hostellerie de l'Ă©vidence mais il a oubliĂ© de nous en donner l'adresse ». Les sciences, mathĂ©matiques comprises, ont aujourd'hui renoncĂ© Ă  dĂ©finir l'axiome par la notion d'Ă©vidence. Elles considĂšrent les premiers principes comme des hypothĂšses ce qui est posĂ© sous la thĂšse qu'elles demandent d'admettre sens traditionnel de la notion de postulat parce qu'elles sont la condition du discours. Il s'ensuit que la forme de tout discours est nĂ©cessairement hypothĂ©tico-dĂ©ductive. PB Comment les hypothĂšses Ă  partir desquelles peut s'effectuer la dĂ©monstration sont-elles posĂ©es ? La pratique des savants permet d'apporter deux rĂ©ponses Ă  cette question. L'hypothĂšse peut ĂȘtre l'objet d'une intuition ou d'une induction. -Einstein, par exemple, sans nier que de nombreux principes thĂ©oriques sont les rĂ©sultats d'un raisonnement inductif affirme qu'Ă  un certain niveau de formalisation, les principes fondamentaux de la thĂ©orie sont saisis intuitivement. Une comprĂ©hension intuitive de ce qui est essentiel dans un ensemble complexe de faits amĂšne le chercheur Ă  poser une ou plusieurs lois fondamentales Ă  titre d'hypothĂšses. De cette loi fondamentale il tire ensuite les consĂ©quences par une dĂ©marche logico-dĂ©ductive et de façon aussi complĂšte que possible » Induction et DĂ©duction en Physique. Albert Einstein Cette constatation le conduit Ă  souligner qu'il n'y a pas de mĂ©thode pour inventer une hypothĂšse. Cette comprĂ©hension intuitive » est peut-ĂȘtre le nom qu'il faut donner au gĂ©nie crĂ©ateur qui en sciences comme en art est moins de l'ordre des apprentissages que le propre d'esprits supĂ©rieurs. Par le talent et la puissance de travail. -Ou alors l'hypothĂšse est formulĂ©e par induction. L'induction est le raisonnement consistant Ă  passer de la constatation d'un certain nombre de faits particuliers semblables Ă  l'Ă©noncĂ© d'une loi gĂ©nĂ©rale. Au sens d'universelle Ex Observant qu'un corbeau puis un autre ; puis un autre est noir j'induis que tous les corbeaux sont noirs. Ex Sadi Carnot constate que les machines Ă  feu qu'il observe ont un mĂȘme caractĂšre essentiel la production du travail s'y trouve toujours accompagnĂ©e par le passage de calories d'un corps oĂč la tempĂ©rature est plus Ă©levĂ©e Ă  un autre oĂč elle est plus basse » Il Ă©rige alors cette corrĂ©lation en loi il n'est pas possible de transformer la chaleur en travail sans disposer de deux sources de chaleur ayant des tempĂ©ratures diffĂ©rentes. Clausius en 1850 gĂ©nĂ©ralise le thĂ©orĂšme de Carnot et Ă©nonce le second principe de la thermodynamique dit d'entropie Dans une enceinte Ă©nergĂ©tiquement isolĂ©e, toutes les diffĂ©rences tendent Ă  s'annuler spontanĂ©ment. La thĂ©orie peut donc reposer sur des principes obtenus par induction, principes permettant de dĂ©montrer telles ou telles lois dĂ©rivĂ©es. On voit le problĂšme que pose ce genre de raisonnement. Qu'est-ce qui garantit la vĂ©ritĂ© des hypothĂšses fondant la dĂ©monstration ? Des observations rĂ©itĂ©rĂ©es certes, mais en droit, il est impossible d'affirmer qu'il n'existe pas un fait susceptible de falsifier le caractĂšre universel des Ă©noncĂ©s. Ce fait, Bachelard l'appelle fait polĂ©mique » et il va de soi que l'observation d'un tel fait entraĂźne nĂ©cessairement le remaniement des Ă©noncĂ©s thĂ©oriques. Qu'en est-il alors de la valeur des propositions qu'on avait dĂ©montrĂ©es avec les hypothĂšses prĂ©cĂ©dentes ? Conclusion Quelle que soit la nature des prĂ©misses Ă  partir desquelles on dĂ©ploie la procĂ©dure dĂ©monstrative, aucune n'a le caractĂšre infaillible d'une vĂ©ritĂ© absolue. Il s'ensuit que les conclusions ne sont pas plus infaillibles que les points de dĂ©part. La dĂ©monstration qui fait la force de l'esprit est aussi ce qui en rĂ©vĂšle la faiblesse. Les esprits faibles et paresseux en tireront argument pour se justifier dans leur faiblesse et leur paresse. Les esprits forts et courageux ne trouveront pas dans cette imperfection un alibi pour renoncer Ă  contribuer Ă  l'effort thĂ©orique qui fait l'honneur de l'homme. Au contraire, le savant ou le sage y verront le signe que l'homme n'est pas un dieu, qu'il est un homme seulement et que dans les sciences comme ailleurs sa grandeur procĂšde de la conscience de sa finitude. Ils poursuivront donc avec courage l'effort sĂ©culaire de l'humanitĂ©, les limites de nos constructions intellectuelles les plus majestueuses les incitant seulement Ă  se garder de tout dogmatisme. NB IdĂ©e-force Il y a des limites de la dĂ©monstration. Les premiĂšres propositions nĂ©cessaires Ă  toute dĂ©monstration ne peuvent pas, en derniĂšre analyse, ĂȘtre dĂ©montrĂ©es. Aristote admet que si on devait toujours produire de nouvelles prĂ©misses pour dĂ©montrer celles qu'on utilise pour dĂ©montrer, la dĂ©monstration serait impossible. Il est absolument impossible de tout dĂ©montrer on irait Ă  l'infini, de telle sorte qu'il n'y aurait pas encore de dĂ©monstration »MĂ©taphysique Livre IV §4. Il faut donc admettre des propositions soit intuitivement, soit conventionnellement. La systĂ©matisation dĂ©finitive des systĂšmes hypothĂ©tico-dĂ©ductifs ne peut pas, selon le thĂ©orĂšme de Gödel 1931, ĂȘtre achevĂ©e. Gödel a, en effet, dĂ©montrĂ© 1° qu'une arithmĂ©tique non contradictoire ne peut constituer un systĂšme complet et comporte nĂ©cessairement des Ă©noncĂ©s indĂ©cidables. Il se peut qu'en certains cas, il soit possible de dĂ©montrer une chose et son contraire. inconsistance ; 2° qu'il existe des vĂ©ritĂ©s mathĂ©matiques impossibles Ă  dĂ©montrer Ă  l'intĂ©rieur d'un systĂšme ThĂ©orĂšme d'incomplĂ©tude. Le raisonnement dĂ©monstratif repose sur le principe de non contradiction. Or dans le Livre IV de la MĂ©taphysique, Aristote Ă©tablit que ce principe deux propositions contradictoires, Ă  savoir deux propositions dont l'une affirme ce que l'autre nie, ne peuvent ĂȘtre vraies en mĂȘme temps ne peut pas ĂȘtre dĂ©montrĂ©, d'une part parce qu'il faudrait une rĂ©gression Ă  l'infini pour pouvoir tout dĂ©montrer, d'autre part parce que l'on ne peut dĂ©montrer le principe dont toute dĂ©monstration a besoin sans commettre une pĂ©tition de principe ». Il s'ensuit que l'impossibilitĂ© de tout dĂ©montrer n'est pas seulement une impossibilitĂ© de fait, tenant aux limites de nos capacitĂ©s. Plus fondamentalement c'est une impossibilitĂ© de droit, liĂ©e Ă  la condition par principe indĂ©montrable, de toute dĂ©monstration. Ce qui n'empĂȘche pas Aristote, d'une part de souligner que c'est de l'ignorance [...] que de ne pas distinguer ce qui a besoin de dĂ©monstration et ce qui n'en a pas besoin » Ibid. ; d'autre part de tenter une dĂ©monstration par rĂ©futation » du principe de non contradiction. Il prĂ©cise bien qu'il ne s'agit pas d'une dĂ©monstration au sens propre mais d'un exercice dialectique consistant Ă  Ă©tablir l'Ă©vidence du principe de non contradiction en faisant apparaĂźtre le caractĂšre insoutenable de sa nĂ©gation. En effet lorsqu'on parle, on admet implicitement que son propos a du sens pour soi-mĂȘme et pour autrui, ce qu'on rĂ©cuserait si on refusait le principe de non contradiction. Aristote reconduit ici la mĂ©thode par laquelle Platon dĂ©nonce le relativisme de Protagoras. Si, comme l'affirme Protagoras, la vĂ©ritĂ© est relative et se confond avec l'opinion, on ne peut Ă©viter de reconnaĂźtre la vĂ©ritĂ© de celui qui soutient qu'elle en est distincte. Cette derniĂšre proposition la vĂ©ritĂ© est distincte de l'opinion » est impossible Ă  rĂ©futer puisqu'elle est la vĂ©ritĂ© commune aux deux points de vue. Ainsi en est-il du principe de non contradiction. Il est commun Ă  celui qui l'affirme et Ă  celui qui le nie, car si ce n'Ă©tait pas le cas, ce dernier se condamnerait au silence. Ce qui est impossible Ă  rĂ©futer peut donc ĂȘtre reconnu comme principe universel. Partager Marqueursargument d'autoritĂ©, coeur, dĂ©duction, dĂ©monstration, dialectique, Ă©vidence, induction, interprĂ©tation, intuition, nĂ©cessitĂ©, non contradiction, raison, rhĂ©torique, science, sophistique, syllogisme, universalitĂ©
Lapersuasion ne peut donc pas, Ă  la vĂ©ritĂ©, se distinguer subjectivement de la conviction, si le sujet a devant les yeux la crĂ©ance simplement comme un phĂ©nomĂšne de son propre esprit ; l'Ă©preuve que l'on fait sur l'entendement d'autrui des raisons qui sont valables pour nous, afin de voir si elles produisent sur une raison Ă©trangĂšre le mĂȘme effet que sur la nĂŽtre,

Devoir de philosophie . Douter, est-ce renoncer Ă  la vĂ©ritĂ© ? Dans l’usage courant le mot douter se rapporte Ă  une interrogation, un manque de certitude ou une mĂ©fiance quant ? la sincĂ©ritĂ© de quelque chose ou quelqu’un. Le doute revient ? admettre qu’on ne sait pas. Le verbe renoncer se rattache Ă  un abandon et un dĂ©sistement. La vĂ©ritĂ© a ici un sens plus complexe. On peut la dĂ©finir en disant que constat descriptif de la rĂ©alitĂ©. On viendra donc Ă  se demander Le doute dĂ©truit-il la vĂ©ritĂ© ? On verra tout d’abor est destructeur puis chemin de la vĂ©ritĂ©. Dans certains cas la p g itĂ© dogmatique -tre vue comme le . Par lĂ  on entend qu’elle est une affirmation considĂ©rĂ©e comme fondamentale, incontestable et intangible par une autoritĂ© politique, philosophique ou religieuse. Les premiĂšres personnes Ă  qui on pense lorsque l’on Ă©voque cela sont les fanatiques religieux. Quand on dit fanatisme, on Ă©voque obstination, entĂȘtement, croyance aveugle et acharnement sans limite. Le fanatisme nous rend sourd et compacte ce qui ne nous met dans une situation de renfermement par rapport Ă  l’extĂ©rieur et surtout vis-Ă -vis aux vis, idĂ©es ou remarques. La vĂ©ritĂ© devient abstraite car seule la notre reste vrai. CĂ©crivain français du 19Ăšme siĂšcle Victor Hugo d dit » Rien n’égale la puissance de surditĂ© volontaire des fanatismes. . par lĂ  l’écrivain appui le fait que les fanatiques ont une vision rĂ©duite de la vĂ©ritĂ©. En doutant de leurs idĂ©es religieuses tout est remit en question, voir dĂ©truit. La question a t-il un paradis oĂč l’on va aprĂšs la mort ? » peut engendrer une confusion considĂ©rable. Les croyants pourraient se poser des questions comme Pourquoi agir de telle ou telle façon si rien e nous attend aprĂšs ?. La croyance religieuse repose sur une certitude qui est la sienne et qui pour fonctionner, ne doit pas ĂȘtre douter. Cautre forme de vĂ©ritĂ© dogmatique est la superstition. La superstition se dĂ©finit comme un ensemble de croyances et de pratiques irrationnelles en contradiction avec l’ordre de la nature et la raison. C’est une relation inexplicable entre deux Ă©lĂ©ments qui ne sont pas logiques. Les gens rĂ©ellement superstitieux sont rares. Par exemple le numĂ©ro treize est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme un chiffre porte-malheur. Bien que cette superstition est idiculisĂ©e par beaucoup de personnes, certaines personnes annulent tout rendez-vous un vendredi treize. MĂȘme ceux qui ne croient pas en de telles superstitions, ne sont pas surpris lorsque pleins de malheurs se produisent un vendredi treize. Cette superstition devient donc une vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©ral incontestable qui n’a Ă©tĂ© en aucun cas dĂ©montrĂ©. La superstition religieuse existe aussi. Elle est en gĂ©nĂ©ra 2 OF s incontestable qui n’a Ă©tĂ© en aucun cas dĂ©montrĂ©. La superstition religieuse existe aussi. Elle est en gĂ©nĂ©ral plus dangereuse » que celle de fait commun comme le chiffre treize. Si cette superstition est brisĂ© » elle peut menĂ© au malheur et au dĂ©sespoir. Elle n’est elle aussi pas contestable. Le philosophe Kant dans son texte Les Maximes fondamentales de la raison accuse la superstition d’ĂȘtre un simple prĂ©jugĂ©. Pour lui la superstition a renoncĂ© ? faire un usage proprement rationnel de sa raison. Le philosophe conseil de ne pas s’enfermer dans sa logique qui n’est peut ĂȘtre pas la bonne. Dans les deux cas Ă©voquĂ©s le doute de la vĂ©ritĂ© est dĂ©vastateur. Il dĂ©truit une vĂ©ritĂ© qui est dite incontestable h. De ce fait elle disparaĂźt. Le doute n’est pas un renoncement Ă  la vĂ©ritĂ©, c’est au contraire une façon de le chercher. Platon affirmait que l’origine de la philosophie est l’étonnement, c’est-Ă -dire cette attitude qui consiste Ă  s’interroger, Ă  ne pas se satisfaire des rĂ©ponses toutes faites et des opinions. Le philosophe ne possĂšde pas la vĂ©ritĂ©, il la recherche. Certains philosophes comme Socrate par exemple pense que la reconnaissance de sa propre ignorance est la condition pour trouver la vĂ©ritĂ©. Le doute permet de trouver la vĂ©ritĂ© lorsqu’on parle d’illusion par exemple. ne illusion est une pparence trompeuse, une perception fausse, un jugement erronĂ©,
 Le philosophe Platon parle de cell 3 OF s une perception fausse, un jugement erroné . Le philosophe Platon parle de celle-ci dans le texte La RĂ©publique. Dans l’extrait du mythe de la caverne, Platon met en scĂšne des prisonniers ligotĂ©s de tel sorte qu’il tourne le dos Ă  la lumiĂšre et qu’ils ne voient que des ombres, sans savoir ce qu’elles sont. Ils sont par la suite libĂ©rĂ©. Les prisonniers souffrent d’éblouissement, d’excĂšs de lumiĂšre et de traumatisme. Finalement les sujets sont forcĂ©s e sortir physiquement et mentalement de la caverne. Une fois dehors ils s’habltuent Ă  la lumiĂšre. Grace une la rĂ©flexion et au doute, ils se rendent compte de l’illusion dont ils ont Ă©tĂ©s victimes. Ces hommes Ă©taient prisonniers des apparences car ils ne remettaient pas en doute ce qu’ils voyaient. Le doute relativement Ă  la connaissance est alors dĂ©fini comme le contraire de l’adhĂ©sion donnĂ© sans preuve Ă  une idĂ©e, le doute est le recul nĂ©cessaire de la rĂ©flexion pour s’habituer Ă  la lumiĂšre de la raison. Le doute progressif s’applique aux vĂ©ritĂ©s scientifiques. Celles-ci e sont pas seulement provisoires, elles font l’objet d’un questionnement permanent dans le but de les remettre en question et de les tester. Les savants partent toujours du principe que leurs thĂ©ories sont peut-ĂȘtre fausses et qu’ils doivent les renforcer en les soumettant Ă  des nouvelles expĂ©riences ou en les exposant Ă  d’autres thĂ©ories concurrentes. De ce point de vue, la vĂ©ritĂ© ne peut 4 OF S expĂ©riences ou en les exposant Ă  d’autres thĂ©ories concurrentes. De ce point de vue, la vĂ©ritĂ© ne peut jamais ĂȘtre dĂ©finitive au sens ou, si certaines thĂ©ories sont considĂ©rĂ©es comme vraies car on a pas montrĂ© qu’elles Ă©taient fausses, il n’en reste pas moins que le savoir absolu n’est pas atteint et que le progrĂšs de la connaissance en gĂ©nĂ©ral est susceptible d’aboutir a une remise en cause de que l’on considĂ©rait jusque lĂ  comme vrai. Selon Descartes l’idĂ©e devient vrais » lorsqu’elle est soumise ? l’examen du doute. A travers ce doute on dĂ©crypte un secret, on dĂ©couvre une rĂ©alitĂ© cachĂ©. Quand une vĂ©ritĂ© est dĂ©couverte elle prend son sens, sa puissance. Grace Ă  ces deux cas on voit que le doute peut ĂȘtre la dĂ©marche de la vĂ©ritĂ©. AprĂšs avoir vue le caractĂšre destructeur du doute sur la vĂ©ritĂ© et le contraire, son caractĂšre progressif on peut en conclure que la vĂ©ritĂ© Ă©voque une notion de dĂ©passement. Son cote dogmatique ne s’applique qu’à une toute petite partie de la population, alors que le doute qui nous mĂšne Ă  la vĂ©ritĂ© nous concerne tous. Mais la vĂ©ritĂ© est surtout en mouvement. Les philosophes Bachelard et Hegel pense tous les deux que la vĂ©ritĂ© n’est ni dĂ©finitive ni absolue. Elle a un caractĂšre inĂ©puisable , on peut toujours rajouter Ă  celle-ci. Elle est rectifiable de façon permanente. S OF s

SYNT Douter de l'authenticité, de l'existence, de la réalité de qqc.; douter de l'amour, du courage, des intentions, de la parole, des sentiments, de la sincérité de quelqu'un. b) [Le compl. désigne une pers.] Ne pas avoir confiance en quelqu'un, se défier de lui : 4.

9. En 1 TimothĂ©e 118, 19, Ă  quoi Paul a-​t-​il encouragĂ© TimothĂ©e ? 9 Lire 1 TimothĂ©e 118, 19. Paul a comparĂ© TimothĂ©e Ă  un soldat et il l’a encouragĂ© Ă  continuer Ă  faire la belle guerre’ 1 Tim. 118, 19. Il ne s’agissait pas d’une guerre littĂ©rale, mais spirituelle. Dans quels aspects de leur vie les chrĂ©tiens sont-​ils comme des soldats engagĂ©s dans une guerre ? Quelles qualitĂ©s les soldats de Christ doivent-​ils dĂ©velopper ? Examinons cinq leçons que nous pouvons tirer de la comparaison de Paul. Ces leçons nous aideront Ă  garder prĂ©cieusement la vĂ©ritĂ©. 10. Pourquoi devons-​nous dĂ©velopper notre attachement Ă  Dieu ? 10 DĂ©veloppe ton attachement Ă  Dieu. Un bon soldat est loyal il se bat avec dĂ©termination pour protĂ©ger une personne ou une chose auxquelles il est attachĂ©. Paul a encouragĂ© TimothĂ©e Ă  dĂ©velopper son attachement Ă  Dieu 1 Tim. 47. Plus notre amour pour Dieu et notre attachement Ă  sa personne seront forts, plus nous serons dĂ©terminĂ©s Ă  garder prĂ©cieusement la vĂ©ritĂ© 1 Tim. 48-10 ; 66. À la fin d’une longue journĂ©e de travail, nous devons peut-ĂȘtre nous forcer un peu pour assister Ă  une rĂ©union. Mais nous en retirons toujours des bienfaits ! voir paragraphe 11. 11. Pourquoi nous faut-​il ĂȘtre disciplinĂ©s ? 11 Cultive l’autodiscipline. Pour rester apte au combat, un soldat doit ĂȘtre disciplinĂ© dans ses habitudes de vie. TimothĂ©e est restĂ© en bonne condition spirituelle parce qu’il a suivi le conseil de Paul de fuir les mauvais dĂ©sirs, de cultiver les qualitĂ©s chrĂ©tiennes et de se rĂ©unir avec ses frĂšres et sƓurs 2 Tim. 222. Pour cela, il fallait qu’il s’impose une discipline. De la mĂȘme façon, pour gagner la guerre contre nos mauvais dĂ©sirs, nous devons cultiver l’autodiscipline Rom. 721-25. Il nous faut aussi ĂȘtre disciplinĂ©s pour continuer de revĂȘtir la nouvelle personnalitĂ© et de nous dĂ©barrasser de la vieille personnalitĂ© Éph. 422, 24. Et quand nous sommes fatiguĂ©s Ă  la fin d’une longue journĂ©e, nous devons parfois nous forcer un peu pour assister Ă  une rĂ©union HĂ©b. 1024, 25. 12. Comment pouvons-​nous apprendre Ă  manier plus efficacement la Parole de Dieu ? 12 Un soldat doit s’entraĂźner Ă  manier ses armes. Et pour ĂȘtre habile, il doit le faire rĂ©guliĂšrement. De mĂȘme, nous devons nous entraĂźner Ă  bien manier la Parole de Dieu 2 Tim. 215. Nos rĂ©unions nous donnent une bonne formation pour cela. Mais si nous voulons ĂȘtre capables de convaincre d’autres personnes de la valeur des vĂ©ritĂ©s bibliques, nous devons aussi avoir de bonnes habitudes d’étude individuelle. Nous devons nous servir de la Bible pour fortifier notre foi. Cependant, il ne suffit pas de la lire. Pour bien comprendre ce qu’un passage enseigne et en tirer les bonnes applications, il nous faut aussi mĂ©diter et faire des recherches dans nos publications 1 Tim. 413-15. Alors nous serons capables de manier efficacement la Parole de Dieu pour l’enseigner Ă  d’autres. LĂ  encore, il ne suffit pas de leur lire un passage de la Bible. Si, lors d’une conversation avec une personne, nous lui lisons un verset, nous devons l’aider Ă  le comprendre et Ă  voir quelle leçon pratique elle peut en tirer. En gardant de bonnes habitudes d’étude, nous apprendrons Ă  manier la Parole de Dieu plus efficacement pour enseigner les gens 2 Tim. 316, 17. 13. ConformĂ©ment Ă  HĂ©breux 514, pourquoi devons-​nous faire preuve de discernement ? 13 Fais preuve de discernement. Un soldat doit savoir anticiper le danger pour l’éviter. Pareillement, nous devons apprendre Ă  repĂ©rer les situations dangereuses sur le plan spirituel, puis chercher Ă  les Ă©viter Prov. 223 ; lire HĂ©breux 514. Par exemple, il nous faut choisir avec discernement nos loisirs et nos divertissements. Souvent, les Ă©missions de tĂ©lĂ©vision et les films mettent en avant des modes de vie contraires Ă  la morale biblique. Or les conduites sexuelles immorales offensent Dieu et ont toujours de graves consĂ©quences. C’est pourquoi nous rejetons les divertissements qui pourraient dĂ©truire progressivement notre amour pour Dieu Éph. 55, 6. 14. Comment Daniel a-​t-​il fait preuve de discernement ? 14 Daniel, dĂ©jĂ  mentionnĂ©, a fini par prendre conscience du danger des jeux vidĂ©o violents ou spirites. Il a donc cherchĂ© dans Watchtower Library des articles qui en parlent. RĂ©sultat ? Il a arrĂȘtĂ© de jouer Ă  ce genre de jeux vidĂ©o. Il a annulĂ© ses abonnements aux jeux en ligne et il a coupĂ© tout contact avec les autres joueurs sur Internet. Au lieu de jouer Ă  des jeux vidĂ©o, dit-​il, je me suis mis Ă  pratiquer des activitĂ©s de plein air et Ă  passer du temps avec des frĂšres et sƓurs de mon assemblĂ©e. » Daniel est aujourd’hui pionnier et ancien. 15. Pourquoi la propagande des apostats est-​elle dangereuse ? 15 Comme TimothĂ©e, nous devons apprendre Ă  discerner un autre danger les fausses informations diffusĂ©es par les apostats 1 Tim. 41, 7 ; 2 Tim. 216. Les apostats peuvent chercher Ă  rĂ©pandre des mensonges sur nos frĂšres ou des rumeurs sur l’organisation de JĂ©hovah. Ces fausses informations pourraient affaiblir notre foi. Ne nous laissons pas influencer par la propagande des apostats. En effet, ce sont des hommes Ă  l’intelligence corrompue, des hommes privĂ©s de la vĂ©ritĂ© ». Leur objectif est de provoquer des disputes et des dĂ©bats’ 1 Tim. 64, 5. Ils veulent nous amener Ă  croire Ă  leurs calomnies et Ă  penser du mal de nos frĂšres. 16. Qu’est-​ce qui pourrait nous dĂ©tourner de nos prioritĂ©s ? 16 Ne te laisse pas distraire. Comme un excellent soldat de Christ », TimothĂ©e devait concentrer ses efforts sur son ministĂšre. Il ne devait pas se laisser distraire par une carriĂšre professionnelle ou la recherche de biens matĂ©riels 2 Tim. 23, 4. Nous non plus, nous ne devons pas nous laisser dĂ©tourner de nos prioritĂ©s par l’envie d’acquĂ©rir plus de biens matĂ©riels. Le pouvoir trompeur de la richesse » pourrait nous faire perdre notre amour pour JĂ©hovah, notre reconnaissance pour sa Parole et notre dĂ©sir de parler de la vĂ©ritĂ© aux autres Mat. 1322. Nous devons garder une vie simple et consacrer notre temps et notre Ă©nergie Ă  continuer Ă  chercher d’abord le Royaume’ Mat. 622-25, 33. 17-18. Que pouvons-​nous faire pour nous protĂ©ger sur le plan spirituel ? 17 Tiens-​toi prĂȘt Ă  rĂ©agir rapidement. Un soldat doit rĂ©flĂ©chir Ă  l’avance Ă  la maniĂšre de rĂ©agir face Ă  un danger. Si nous voulons protĂ©ger les biens prĂ©cieux que JĂ©hovah nous a confiĂ©s, nous devons rĂ©agir rapidement en cas de danger. Pour cela, il est important de dĂ©terminer Ă  l’avance Ă  ce qu’il nous faut faire. 18 Avant le dĂ©collage d’un avion, les hĂŽtesses demandent aux passagers de repĂ©rer les issues de secours. Pourquoi ? Pour qu’ils puissent quitter l’avion rapidement si nĂ©cessaire. De mĂȘme, avant d’aller sur Internet ou de regarder un film ou une Ă©mission de tĂ©lĂ©vision, nous devons repĂ©rer Ă  l’avance quelle issue de secours » nous emprunterons si nous tombons sur une scĂšne immorale ou de violence crue, ou sur des propos tenus par des apostats. Si nous anticipons le danger, nous pourrons rĂ©agir rapidement. Nous nous protĂ©gerons alors sur le plan spirituel et resterons purs aux yeux de JĂ©hovah Ps. 1013 ; 1 Tim. 412. 19. Si nous protĂ©geons les biens prĂ©cieux que JĂ©hovah nous a confiĂ©s, quels bienfaits en retirerons-​nous ? 19 JĂ©hovah nous a confiĂ© les vĂ©ritĂ©s bibliques ainsi que l’honneur de les enseigner Ă  d’autres. Si nous protĂ©geons ces biens prĂ©cieux, nous en retirerons de grands bienfaits une bonne conscience, une vie qui a vraiment du sens et la joie d’aider d’autres personnes Ă  connaĂźtre JĂ©hovah. Avec son soutien, nous rĂ©ussirons Ă  garder prĂ©cieusement ce qu’il nous a confiĂ© 1 Tim. 612, 19.
Quest-ce que la vĂ©ritĂ© chrĂ©tienne? Temps de lecture : 11 min. Guillaume Fauvel et Nonfiction — 9 aoĂ»t 2015 Ă  16h57. Dans son dernier ouvrage, Petit Ă©loge de la
Un an aprĂšs la dĂ©couverte le 15 aoĂ»t 2008 sur une plage de LomĂ© du corps sans vie d’AtsutsĂš Kokouvi Agbobli, historien, journaliste et prĂ©sident du Mouvement pour le dĂ©veloppement national Modena, parti d’opposition togolais, il eut Ă©tĂ© aisĂ© de dĂ©noncer une nouvelle fois les circonstances troublantes de sa mort, les dĂ©clarations contradictoires et les atermoiements des autoritĂ©s policiĂšres et judiciaires togolaises, les propos surprenants prĂȘtĂ©s au chef de l’Etat, Faure GnassingbĂš, et l’inertie de la communautĂ© internationale. Il l’eut Ă©tĂ© en revanche beaucoup moins d’abandonner le combat en rase campagne, comme souvent en pareil cas, aprĂšs les dĂ©marches judiciaires entreprises, la mobilisation de l’opinion publique nationale et internationale et l’engagement rĂ©itĂ©rĂ© de poursuivre cette quĂȘte jusqu’au triomphe de la vĂ©ritĂ©. La suite aprĂšs la publicitĂ© Sans renoncer Ă  cette dĂ©nonciation ni envisager un quelconque abandon, le premier anniversaire de la mort non-Ă©lucidĂ©e d’AtsutsĂš Kokouvi Agbobli nous interpelle sur un mal lancinant qui ronge l’Afrique et constitue un des ferments des guerres civiles que nous connaissons depuis tant d’annĂ©es. Je veux bien sĂ»r parler de l’impunitĂ©. Et ce n’est pas la crĂ©ation, le 25 fĂ©vrier 2009, de la commission vĂ©ritĂ©, justice et rĂ©conciliation du Togo qui pourra y apporter un quelconque remĂšde. En effet, cette commission prĂ©sente au moins trois anomalies congĂ©nitales. Tout d’abord, le contexte politique dans lequel elle voit le jour. MĂȘme si elle procĂšde de l’Accord Politique Global du 20 aoĂ»t 2006 entre le pouvoir et les partis d’opposition, la commission vĂ©ritĂ©, justice et rĂ©conciliation ne s’inscrit nullement dans le cadre d’une alternance politique comme en Afrique du Sud au dĂ©but des annĂ©es 1990, mais au contraire d’une succession dynastique marquĂ©e par cet atavisme propre Ă  ceux qui dirigent le Togo depuis 1963 le coup d’Etat. Certes, il convient de porter au crĂ©dit du prĂ©sident de la RĂ©publique certains ajustements, mais ils sont avant tout mineurs. La rĂ©alitĂ© du pouvoir togolais demeure militaro-clanique. Peut-on alors attendre que la vĂ©ritĂ© jaillisse d’un tel rĂ©gime ? La suite aprĂšs la publicitĂ© Ensuite, le cadre judiciaire dans lequel elle s’inscrit. Le systĂšme judiciaire togolais n’a pas beaucoup Ă©voluĂ© ces derniĂšres annĂ©es Ă  l’exception notable de l’abolition rĂ©cente de la peine de mort. Il est avant tout le bras rĂ©pressif du pouvoir exĂ©cutif. Les victimes de crimes politiques et leurs ayants-droits peuvent-ils donc espĂ©rer que justice leur soit rendue une fois les conclusions de la commission remises au chef de l’Etat ? Il est permis d’en douter eu Ă©gard Ă  la maniĂšre dont les instructions sur l’homicide d’AtsutsĂš Kokouvi Agbobli et la tentative d’atteinte Ă  la sĂ»retĂ© de l’Etat d’avril 2009 sont actuellement conduites par la justice togolaise. N’aurait-t-on pas mis la charrue avant les bƓufs ? Il eut effectivement Ă©tĂ© plus judicieux d’asseoir l’Etat de droit, l’impartialitĂ© et l’indĂ©pendance du pouvoir judiciaire avant d’envisager de rendre justice aux victimes. La nĂ©cessaire catharsis du peuple togolais ne saurait faire l’économie d’une rĂ©forme en profondeur du systĂšme judiciaire. Enfin, la dimension psychologique dont elle manque cruellement. Le succĂšs d’une telle dĂ©marche repose en premier lieu sur les dĂ©positions des victimes et des tĂ©moins, mais aussi des auteurs des crimes. Quand bien mĂȘme leur sĂ©curitĂ© serait garantie, il est peu probable de voir tĂ©moigner des citoyens togolais en tant que victimes ou tĂ©moins. La suite aprĂšs la publicitĂ© La confiance entre le peuple et le pouvoir civil et militaire n’est pas suffisamment installĂ©e pour que les populations se laissent aller Ă  de tels Ă©lans. La peur et l’omerta rĂšgnent toujours en maĂźtres au Togo comme dans de nombreux pays africains. A l’opposĂ©, les accusĂ©s auraient-ils dĂ©jĂ  exprimĂ© le moindre dĂ©sir de repentance ? Si tel est le cas, l’écho de leurs voix n’est pas encore parvenu jusqu’à nous. Dans le cas contraire, la rĂ©conciliation nationale est encore loin devant nous. C’est donc au nom de nos pairs que j’en appelle aujourd’hui Ă  ne pas renoncer Ă  cette exigence de vĂ©ritĂ© et de justice pour toutes celles et tous ceux qui ont sacrifiĂ© leurs vies pour notre rĂȘve de dĂ©mocratie.
Laseule chose dont on ne peut douter selon Descartes c'est « Je pense donc je suis ». C'est le cogito ergosum. Ce doute ne sert Ă  Descartes qu'Ă  dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ©. C'est un doute provisoire et non pas un doute sceptique, qui est le fait de suspendre son jugement sur les choses pour ne pas se tromper. Restitution du dĂ©bat – CafĂ©-philo de Chevilly-Larue 22 janvier 2011 ThĂ©o van Rysselberge. La lecture. 1903 Animateurs Guy Pannetier – Danielle Vautrin – Guy Philippon Introduction France Laruelle. ModĂ©rateur AndrĂ© Sergent. ThĂ©o van Rysselberghe. 1903. Introduction Chacun d’entre nous interprĂšte constamment, au point qu’on peut dire qu’on est en train d’interprĂ©ter et que c’est une maniĂšre ordinaire et fondamentale d’ĂȘtre. InterprĂ©ter le rĂ©el, c’est la maniĂšre la plus banale de s’y rapporter. Je prendrai pour exemple quelque chose de trĂšs courant en regardant le ciel pour essayer de deviner le temps qu’il va faire, on interprĂšte l’état du ciel. InterprĂ©ter, c’est donner une signification Ă  un phĂ©nomĂšne rĂ©el ou imaginaire, quel qu’il soit, c’est un des moments fondamentaux de la comprĂ©hension. Toute communication implique et suppose la facultĂ© de savoir donner un sens aux mots, aux choses, aux signes, aux situations. InterprĂ©ter, c’est donc d’abord comprendre et Ă©ventuellement expliquer ce qu’il y a d’obscur et/ou d’ambigu, dans un Ă©crit, une loi, une action, un comportement. Le danger de l’interprĂ©tation, c’est le risque de perdre le sens original du sujet en lui donnant une autre signification pouvant aboutir Ă  des malentendus, voire mĂȘme Ă  des catastrophes. En latin, le mot traduit par interprĂšte » dĂ©signe un mĂ©diateur, un intermĂ©diaire, un agent entre deux parties, puis par extension, celui qui explique, le traducteur. Au théùtre, c’est tenir un rĂŽle en restituant le mieux possible les intentions de l’auteur et du metteur en scĂšne. En musique, c’est jouer une piĂšce musicale en tentant de susciter une Ă©motion en respectant l’Ɠuvre. Par exemple, Glenn Gould a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme interprĂšte de gĂ©nie en jouant Ă  sa façon des morceaux de grands compositeurs. Comme en musique, le commentateur d’une Ɠuvre d’art, que ce soit en peinture, en architecture
, s’exprime non seulement en fonction de ses connaissances rĂ©elles, mais aussi en faisant intervenir plus ou moins malgrĂ© lui ses sentiments personnels ; on peut dire qu’il interprĂšte l’Ɠuvre Ă  travers ses Ă©motions. On a encore affaire Ă  l’interprĂ©tation lorsqu’il s’agit de prĂ©ciser la signification d’un texte. Lorsque celui-ci est considĂ©rĂ© comme sacrĂ©, l’interprĂ©tation de son sens se nomme exĂ©gĂšse et celui qui conduit l’explication est l’exĂ©gĂšte. L’interprĂ©tation est Ă©galement prĂ©sente dans le langage des signes et l’on comprend l’absolue nĂ©cessitĂ© du geste pur. Le savant se doit d’interprĂ©ter les phĂ©nomĂšnes qu’il observe ou qu’il provoque dans le cadre de l’expĂ©rience scientifique. Le sociologue interprĂšte des donnĂ©es statistiques reflĂ©tant une pratique sociale. Le psychologue interprĂšte des pensĂ©es, des comportements. Le journaliste interprĂšte partiellement l’information quand il exprime ses sentiments personnels sur un Ă©vĂšnement ; il quitte lĂ , son rĂŽle d’informateur pour celui de commentateur. On comprend qu’interprĂ©ter n’est pas une activitĂ© rĂ©servĂ©e aux spĂ©cialistes. Chacun de nous a le devoir de comprendre ce qu’il lit, ce qu’il entend, ce qu’il voit, pour s’exprimer, afin de limiter ou d’éviter les risques d’une mauvaise interprĂ©tation. Donc, on a vu que l’interprĂ©tation Ă©tait par dĂ©finition plurielle, qu’elle entraĂźnait de multiples questions. Pour ma part, quand j’ai prĂ©parĂ© ce sujet, je m’en suis posĂ© quelques-unes Qu’est-ce qui peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© ? Pourquoi a-t-on besoin de donner du sens ? Qu’est-ce qu’une bonne ou une mauvaise interprĂ©tation ? Faut-il se mĂ©fier de la multiplicitĂ© de l’interprĂ©tation ? Faut-il favoriser la libertĂ© de l’information ? Je termine avec cette citation de Jacques Lacan L’interprĂ©tation n’a pas plus Ă  ĂȘtre vraie que fausse, elle a Ă  ĂȘtre juste ». DĂ©bat G Pour illustrer le thĂšme de ce dĂ©bat, je voudrais partir de quelques expĂ©riences personnelles. Quand j’étais dans l’association Amnesty International, lors des congrĂšs, nous avions des interprĂštes qui nous restituaient les discours en anglais par la traduction simultanĂ©e. Je comprenais, mais je mettais l’oreillette ; pour moi, il Ă©tait extrĂȘmement important que l’interprĂšte traduise au plus prĂšs de ce qui avait Ă©tĂ© dit. Ce qui comptait pour moi c’était sa fidĂ©litĂ© Ă  la parole de l’orateur. Un jour, je parlais Ă  mon beau-frĂšre, qui est bassoniste professionnel. Il me disait Un bon musicien est celui qui interprĂšte le plus fidĂšlement possible la partition telle qu’elle a Ă©tĂ© Ă©crite par le compositeur. Le musicien lui n’invente rien. Sinon, ce n’est pas un musicien, mais un compositeur. Son interprĂ©tation est au service de la musique. J’aime Ă©couter Glenn Gould dans les sonates de Haydn, mais Glenn Gould fait du Glenn Gould, pas du Haydn; il n’est pas seulement un musicien, mais un crĂ©ateur. Il personnalise. Par ailleurs, pour ce qui concerne la transmission historique, il me semble que l’interprĂ©tation de l’historien doit se faire au plus prĂšs des faits, des tĂ©moignages, des documents d’archives et des Ă©tudes qui ont prĂ©cĂ©dĂ© ; elle doit restituer au mieux la vĂ©ritĂ©. Si l’on reconstruit l’histoire Ă  sa maniĂšre, on n’est plus un historien, mais un politique ou un rĂ©visionniste ». L’historien doit, Ă  mon avis, comme l’interprĂšte ou le musicien, s’effacer pour laisser toute la place Ă  son sujet. Il a quelque chose Ă  transmettre, ce qui rend humble au niveau de l’égo. De mĂȘme pour le journaliste. Pour moi, un bon journaliste ne donne pas son avis, mais essaie de retransmettre l’information au plus prĂšs de la vĂ©ritĂ©, ce qui demande un travail d’investigation et d’enquĂȘte et pas seulement un avis personnel. Il me semble que le thĂšme de ce cafĂ©-philo pose la question de la vĂ©ritĂ©, de la subjectivitĂ© et de l’objectivitĂ©. On sait que l’objectivitĂ© totale est impossible et que la composante personnelle de l’individu entre toujours un peu en ligne de compte dans tout ce qu’il fait, mais il me parait important d’essayer d’y tendre et d’ĂȘtre le moins subjectif possible, sauf dans la crĂ©ativitĂ© et quand on ne parle qu’en son nom. A travers ces exemples, vous aurez compris que j’attends de l’interprĂ©tation qu’elle ne fausse pas la vĂ©ritĂ©, mais qu’elle la serve et que le but de l’interprĂšte n’est pas de se mettre en avant, mais de mettre en valeur son sujet avec le moins de parti pris possible. Il est clair que dans la crĂ©ation, on est dans une autre perspective, mais l’on n’est plus dans l’interprĂ©tation. G Je retiens de l’introduction Toujours essayer de privilĂ©gier le sens original » ; mais quelquefois, prĂ©tendre dĂ©tenir quel fut le rĂ©el sens original, paraĂźt ĂȘtre une gageure. On a Ă©galement Ă©voquĂ© l’interprĂ©tation de l’histoire et de restituer au mieux la vĂ©ritĂ© ». On peut rappeler qu’on n’écrit toujours que l’histoire des vainqueurs et on réécrit sur les premiers documents existants, donc rarement Ă  partir de sources variĂ©es pour une re-vision » Notre approche philosophique nous amĂšne Ă  un certain recul quant au concept de la vĂ©ritĂ©. BientĂŽt en mars 2011, notre dĂ©bat portera sur le courant des Sceptiques, en se dĂ©fiant toutefois du relativisme ». G Effectivement, cette question Est-ce qu’il existe une vĂ©ritĂ© ? » reste primordiale. Si l’on reprend la question initiale InterprĂ©ter, est-ce fausser la vĂ©ritĂ© ? », c’est qu’on a admis d’emblĂ©e qu’il existait une vĂ©ritĂ© ». En fonction de l’angle d’approche, l’histoire est diffĂ©rente ; de fait, il y a parfois plusieurs vĂ©ritĂ©s. Paul ValĂ©ry, dans ses vers, privilĂ©gie la forme sur le sens. Ainsi, dans trois vers de La jeune Parque, il nous laisse le choix de notre vĂ©ritĂ© [
] / Cette main, sur mes traits qu’elle rĂȘve d’effleurer, / Distraitement docile Ă  quelque fin profonde, / Attend de ma faiblesse une larme qui fonde, / [
] ». Qui a compris que fonde » signifiait que la larme fond, ou qu’une larme fonde, soit fondatrice » ? Mes vers, dit-il, ont le sens qu’on leur prĂȘte. G Lorsqu’on regarde dans un dictionnaire, une des premiĂšres dĂ©finitions d’interprĂ©ter nous renvoie au rĂȘve, oĂč il n’existe pas de vĂ©ritĂ©. Dans interprĂ©ter, on est l’intermĂ©diaire entre quelque chose et celui Ă  qui on veut transmettre. On peut interprĂ©ter aussi pour soi-mĂȘme. Il y a des domaines, comme la loi, par exemple, oĂč pour le spĂ©cialiste, c’est clair, mais pas pour les profanes ; il faut interprĂ©ter, rendre accessible, vulgariser. Dans l’interprĂ©tation, que mettons-nous de nous-mĂȘmes ? Comment rester le plus neutre possible, coller au plus prĂšs. Plus le sujet au dĂ©part est flou, plus il ouvre la porte Ă  de possibles interprĂ©tations toujours ces possibles vĂ©ritĂ©s. Pour un texte Ă©crit, on parle de traducteur, oralement, on parle d’interprĂšte. Est-ce que l’oral serait moins fiable que l’écrit ? D’une langue Ă  une autre, comment ĂȘtre totalement fidĂšle ? Cela rĂ©clame du traducteur, de l’interprĂšte, une certaine Ă©thique. G Dans interprĂ©ter », j’entends inter » et prĂȘter » La deuxiĂšme partie du mot nous dit qu’on prĂȘte » dans une lecture une intention, une traduction, une couleur, un sens. Donc, il y a des nuances entre lire et interprĂ©ter, interprĂ©ter et voir, interprĂ©ter et comprendre. Ce que je dis moi de la chose n’est pas ce qui est la chose. G Je ne suis pas trop d’accord avec l’expression Il y a plusieurs vĂ©ritĂ©s ». Non, il y a gĂ©nĂ©ralement une vĂ©ritĂ© et plusieurs interprĂ©tations ; la vĂ©ritĂ© existe, mais on ne peut l’approcher qu’à travers des interprĂ©tations. L’important, c’est de savoir comment on va l’apprĂ©hender, la percevoir, la comprendre. On ne peut pas confondre les versions de la vĂ©ritĂ© et la vĂ©ritĂ©. Quand c’est un Ă©metteur qui transmet, ce qu’il a vu Ă  travers son prisme dĂ©formant, ça n’a rien Ă  voir avec l’évĂšnement lui-mĂȘme. On doit tenir compte de tous les tĂ©moignages pour qu’on arrive Ă  approcher un peu la vĂ©ritĂ©. G On a dit que l’interprĂšte, le musicien, devaient s’effacer devant l’Ɠuvre, ĂȘtre au plus prĂšs. C’est une erreur. Si c’était ça, on n’aurait jamais eu MoliĂšre, La Fontaine, La BruyĂšre, parce qu’ils ont adaptĂ©, fait du nouveau, fait quelque chose de fantastique. Dans une soirĂ©e oĂč il y a avait un orchestre tzigane et un orchestre yiddish, Ă  la fin, chacun a jouĂ© un morceau avec l’autre, cela a Ă©tĂ© gĂ©nial ! On peut faire quelque chose de plus grand. C’est de l’adaptation. Quand on adapte une piĂšce du théùtre anglais, on n’est pas au plus prĂšs. La fidĂ©litĂ© totale au modĂšle original n’est pas obligatoire. G InterprĂ©ter peut donner une nouvelle vĂ©ritĂ© Ă  une Ɠuvre, une vĂ©ritĂ© que l’auteur n’avait pas vue, une autre dimension. G InterprĂ©ter en donnant une nouvelle dimension n’est pas un mensonge en soi. C’est quelque chose qui est autorisĂ© dans les arts, on parle de licence poĂ©tique ou littĂ©raire. L’art ce beau mensonge permet de crĂ©er d’autres vĂ©ritĂ©s. G J’ai vu il y a quelques annĂ©es Le cercle de craie caucasien » de Bertolt Brecht. Depuis, j’ai achetĂ© l’Ɠuvre, le livre officiel, et je n’ai pas retrouvĂ© la poĂ©sie qui m’avait alors enthousiasmĂ©e. Alors, c’est vrai qu’interprĂ©ter n’est pas traduire et que lire est diffĂ©rent d’entendre jouer. G Il y a toujours des vĂ©ritĂ©s provisoires, elles ne sont pas forcĂ©ment pour neuf milliards d’ĂȘtres humains, mais assez suffisantes pour un moment de vĂ©ritĂ© de quelques-uns. G Outre l’interprĂ©tation des rĂȘves, des propos, d’un texte, nous interprĂ©tons aussi un discours, une image, un regard, un geste. On interprĂšte mĂȘme le silence ! Nous savons qu’interprĂ©tation n’est pas explication ; celle-ci Ă©voque la cause, alors qu’interprĂ©ter serait donner le sens. Le sens ne peut ĂȘtre l’explication de la cause. Pour qu’une interprĂ©tation soit garantie comme fidĂšle Ă  cent pour cent, il faudrait rĂ©unir bien des Ă©lĂ©ments. D’abord, mettre tous le mĂȘme sens sous les mĂȘmes mots, cela n’existe pas. Que nous soyons totalement dĂ©tachĂ©s de nos opinions et croyances, qui sont le fond de notre individualitĂ©, cela ne paraĂźt pas possible non plus. Il faudrait Ă©galement que celui qui est le rĂ©cepteur de l’interprĂ©tation ait la mĂȘme grille de lecture que l’émetteur, qu’il soit inaccessible Ă  toute subjectivitĂ©. A partir de lĂ , mĂȘme avec la meilleure volontĂ©, comment interprĂ©ter sans que quelqu’un pense que la vĂ©ritĂ© est faussĂ©e ? Une interprĂ©tation peut ĂȘtre volontairement arrangĂ©e, adaptĂ©e, reformulĂ©e, orientĂ©e, pour des buts de prise de pouvoir, de propagande, d’embrigadement, de prosĂ©lytisme. Cela peut correspondre Ă  un engagement personnel de l’émetteur. Et lĂ , parfois, la personne sait, connaĂźt l’explication plus que le sens et adapte son propos Ă  la finalitĂ©. C’est ce qu’on appelle l’argument couchĂ© sur le lit de Procuste* », autrement dit, une argumentation que l’on fait rentrer de force dans le moule de ce que l’on croit dur comme fer. C’est alors argumenter plus qu’interprĂ©ter, c’est mouliner, raboter, orienter un propos. L’idĂ©aliste interprĂšte parfois en allant au delĂ  du simple rĂ©el, l’idĂ©ologue limite et enferme son interprĂ©tation dans son idĂ©ologie, dans son dogme, dans sa » vĂ©ritĂ© Donnez-moi seulement vos dogmes, je me charge des preuves ! », a dit Chrysippe Ă  ClĂ©anthe. L’idĂ©aliste et l’idĂ©ologue, l’un comme l’autre, s’ils agissent en toute sincĂ©ritĂ©, ne peuvent ĂȘtre taxĂ©s de fausser volontairement la vĂ©ritĂ©. Pour que la vĂ©ritĂ© soit faussĂ©e, il faut qu’il y ait intentionnalitĂ©. Nos propos nous rĂ©vĂšlent et, malgrĂ© nous, notre inconscient participe Ă  la construction des idĂ©es. Quand je vous parle, je ne suis pas neutre, mĂȘme si je ne n’ai nullement l’intention de tromper, de subjuguer, d’influencer. Toujours, mes orientations, mes goĂ»ts, croyance ou non croyance, tout mon acquis, sont lĂ , prĂ©sent dans mon propos. Souvent, comme le dit AndrĂ© Gide dans Les faux-monnayeurs [
] nous tentons d’imposer au monde extĂ©rieur notre interprĂ©tation particuliĂšre [
] ». Mais, d’autre part, le langage totalement vidĂ© de tout sentiment personnel, de toute opinion est un langage neutre, aseptisĂ©. C’est tout juste bon pour les catalogues, les modes d’emploi, pour une documentation technique. * Mythologie grecque Procuste n’avait qu’un lit pour ses hĂŽtes. Si ces derniers Ă©taient trop grands, il coupait un peu » les pieds, les jambes ; dans l’autre cas, il Ă©tirait. G Je ne pense pas qu’on puisse comparer une vĂ©ritĂ© scientifique Ă  une vĂ©ritĂ© historique ou toute autre vĂ©ritĂ©. Est-ce qu’il y aurait une vĂ©ritĂ© prĂ©existant Ă  l’ĂȘtre humain ? Pour Saint Augustin, au moyen-Ăąge, c’était Dieu. On a dit qu’on peut amener d’autres Ă©lĂ©ments Ă  son analyse et aboutir Ă  une vĂ©ritĂ©. Est-ce que la vĂ©ritĂ© n’apparaĂźt pas Ă  travers le discours de l’homme qui la fonde ? Je pense au mythe de la caverne. L’homme dans la caverne n’a accĂšs qu’à trĂšs peu de stimulations, trĂšs peu d’élĂ©ments, et pourtant, il a sa vĂ©ritĂ© ». A mesure qu’il ira vers la lumiĂšre, il va se rapprocher d’une vĂ©ritĂ© intelligible, non pas Dieu comme au moyen-Ăąge, mais le cosmos. Les vĂ©ritĂ©s sont multiples, et, si l’on pouvait les regrouper, on dirait la vĂ©ritĂ© ». La vĂ©ritĂ©, c’est ce qui nous apparaĂźt et cela change au fur et Ă  mesure que nous grandissons ; elle est aussi le fruit de nos expĂ©riences. Parler de la vĂ©ritĂ© », n’est-ce pas une simplification ? G Est-ce que du moment oĂč il y a l’homme qui apporte sa vĂ©ritĂ©, son interprĂ©tation, il y a Ă©ventuelle dĂ©formation. Chacun perçoit en fonction de sa vie, son histoire. Lorsque je lis un livre, ce que je dĂ©couvre, ce que j’imagine n’est pas ce qu’un autre va voir. G Entre l’émetteur et le rĂ©cepteur, deux interprĂ©tations Comment l’entendez-vous ? » G Je n’ai pas pu relier directement l’interprĂ©tation Ă  la vĂ©ritĂ©. On ne dĂ©tient pas de vĂ©ritĂ© absolue, c’est ensemble qu’on peut tenter de crĂ©er une vĂ©ritĂ©, dans nos rapports sociaux, dans notre culture. G On peut opter pour la libertĂ© d’interprĂ©tation, c’est ce qui semble le mieux correspondre Ă  des Ɠuvres culturelles. Cela suppose que l’interprĂšte ait du talent pour voir l’Ɠuvre sous un nouveau jour. Donc, mĂȘme le critique doit prendre ses distances vis-Ă -vis des Ă©ditions antĂ©rieures, des interprĂ©tations antĂ©rieures, et celle qui vient d’ĂȘtre interprĂ©tĂ©e D’autre part, interprĂ©ter, pour moi, c’est donner du sens et Nietzsche a utilisĂ© plein d’aphorismes obscurs pour obliger Ă  chercher du sens, pour nous contraindre Ă  rĂ©flĂ©chir, pour chercher notre vĂ©ritĂ©. C’est Ă  nous humains, dotĂ©s d’un cerveau, d’une intelligence, de donner du sens, d’interprĂ©ter. G Je suis convaincue que pas un homme ne dĂ©tient la vĂ©ritĂ©, qui n’appartient Ă  personne, et qu’elle est bien au-delĂ  d’une interprĂ©tation singuliĂšre. C’est pourquoi il faut confronter beaucoup de points de vue pour approcher un petit peu la vĂ©ritĂ©. C’est un travail collectif. Il a Ă©tĂ© dit que l’interprĂ©tation peut se faire au-delĂ  du rĂ©el. Mais qu’est-ce que la rĂ©alitĂ© ? Si c’est quelque chose de concret, c’est un petit aspect de la rĂ©alitĂ© rĂ©duit au monde phĂ©nomĂ©nologique. Mais ce qui est beaucoup plus difficile Ă  interprĂ©ter, c’est ce qui ne relĂšve pas du concret, du matĂ©riel, mais d’une autre rĂ©alitĂ©, psychoaffective, intellectuelle ou spirituelle, par exemple. Dans un prĂ©cĂ©dent cafĂ©-philo, on a effleurĂ© la dimension mĂ©taphysique, ce qui dĂ©passe l’interprĂ©tation singuliĂšre. G Une annĂ©e, il y a eu quatre versions de Cyrano de Bergerac par quatre compagnies diffĂ©rentes. J’ai vu quatre piĂšces diffĂ©rentes Ă  partir d’un mĂȘme texte. Si une soprano fait une bonne interprĂ©tation, alors, il faut qu’elle soit la derniĂšre. Une seule et c’est fini ! G Mais ces quatre interprĂ©tations de Cyrano Ă©taient quatre versions Ă  partir d’un seul Cyrano original, celui d’Edmond Rostand, qui en est l’auteur, le crĂ©ateur. Le reste n’est qu’interprĂ©tations, qui peuvent plus ou moins servir la piĂšce authentique, lui ĂȘtre plus ou moins fidĂšle. G Il y a des arts qui sont prĂ©cis, qui ne laissent que peu de place Ă  une interprĂ©tation personnelle, et d’autres trĂšs libres comme le jazz. En classique, l’Ɠuvre est Ă©crite de A Ă  Z, mais c’est trĂšs difficile d’arriver Ă  exprimer ce qu’a voulu faire le compositeur quand il a Ă©crit l’Ɠuvre. Donc les diffĂ©rentes interprĂ©tations en classique peuvent ĂȘtre volontĂ© d’apprĂ©hender la vĂ©ritĂ© de l’instant du crĂ©ateur et de tendre vers la version originale. Et, il a aussi des interprĂštes, qui, comme disait Arthur Rubinstein, considĂšrent que l’Ɠuvre n’est lĂ  que pour les aider Ă  prouver leur virtuositĂ© » et qui personnalisent. G L’Ɠuvre n’existe que par l’interprĂšte, les interprĂštes sont des co-auteurs, sans eux elle reste dans l’anonymat. Ce n’est donc pas fausser les vĂ©ritĂ©s, mais les rendre vraies ». En outre, plutĂŽt qu’interprĂ©ter Ă  sa façon, il y a parfois une valeur pĂ©dagogique pour faire connaĂźtre, participer Ă  la diffusion, ĂȘtre une sorte de passeur, dans la façon dont nous interprĂ©tons et nous transmettons. G Revenant Ă  la question initiale, Ă  l’énoncĂ©, je ne vois pas pourquoi le fait d’interprĂ©ter, de faire une interprĂ©tation, a une connotation pĂ©jorative. Pour moi c’est seulement donner du sens. G La maniĂšre dont le monde extĂ©rieur s’impose Ă  nous, et dont nous tentons d’imposer au monde extĂ©rieur notre interprĂ©tation particuliĂšre, est le drame de notre vie ». AndrĂ© Gide, Les faux monnayeurs, dĂ©jĂ  citĂ©. A chaque interprĂ©tation que nous faisons, nous sommes en Ă©quilibre instable. De la mĂȘme maniĂšre que, quand nous sommes lecteurs, nous sommes des Ă©crivains nous-mĂȘmes ; quand nous Ă©tudions un livre en commun, aucun de nous n’a la mĂȘme lecture et nous entendons avec plaisir ce que les autres ont dĂ©couvert; c’est lĂ  l’intĂ©rĂȘt du passage de la pratique solitaire Ă  la pratique solidaire. G Quand on fait de la traduction pour les sourds par le langage des signes et qu’on est confrontĂ© Ă  des mots en dehors du vocabulaire courant des malentendants, il faut trouver, voire inventer le langage gestuel qui ne trahit pas la vĂ©ritĂ©. Le visage ne doit rien montrer pour ne pas trahir le geste. L’interprĂšte est un intermĂ©diaire entre deux mondes. Le vocabulaire de l’entendant est plus Ă©laborĂ© ; la simultanĂ©itĂ© est difficile. G Le poĂšme de Florence InterprĂ©ter, est-ce fausser la vĂ©ritĂ© ? Pantoum Bonjour je suis la vĂ©ritĂ© En fait, je cherche un interprĂšte Je suis nue, mon identitĂ© Ce sont les habits qu’on me prĂȘte En fait, je cherche un interprĂšte Car ma langue est l’ambiguĂŻtĂ© Ce sont les habits qu’on me prĂȘte Qui me donnent ma densitĂ© Car ma langue est l’ambiguĂŻtĂ© Et me chercher est une quĂȘte Qui me donne ma densitĂ© L’histoire est une pirouette Et me chercher est une quĂȘte Parfois je suis mal fagotĂ©e L’histoire est une pirouette Qui se doit d’ĂȘtre interprĂ©tĂ©e Parfois je suis mal fagotĂ©e Si je suis une devinette Qui se doit d’ĂȘtre interprĂ©tĂ©e Je cherche une voix qui me complĂšte Si je suis une devinette Question de sensibilitĂ© Je cherche une voix qui me complĂšte Quitter la clandestinitĂ© Question de sensibilitĂ© J’ai pris le vent comme il s’entĂȘte Quitter la clandestinitĂ© Dans le bouchon de ma trompette J’ai pris le vent comme il s’entĂȘte Mais j’ai manquĂ© de libertĂ© Dans le bouchon de ma trompette Bonjour je suis la vĂ©ritĂ© G On a dit que Nietzsche, avec ses aphorismes, dĂ©molissait des concepts. Ce n’est pas chez lui interprĂ©ter, mais nous renvoyer Ă  notre responsabilitĂ© de rĂ©cepteur. Il nous oblige Ă  apprendre cet exercice de rechercher tous les sens, les acceptions d’un mot. Par ailleurs, on peut penser qu’il y a des gens qui sont responsables des manipulations dont ils sont les victimes, ce sont des naĂŻfs. Ils ne font pas beaucoup d’efforts, ils prennent les idĂ©es toutes faites. G Je pense que si Bellini, l’auteur de la Norma » entendait Maria Callas interprĂ©ter avec une telle profondeur, une telle virtuositĂ© son opĂ©ra, il dirait La vĂ©ritĂ© de mon Ɠuvre, c’est ça ! ». Il lui aurait alors fallu attendre presque deux siĂšcles pour trouver, pour entendre, cette vĂ©ritĂ© ! G Discourir, c’est assujettir », avançait Roland Barthes. AprĂšs tout ce que j’ai pu entendre sur la philosophie, la politique, la religion, mĂȘme si je ne peux pas affirmer que je n’ai jamais Ă©tĂ© influencĂ©, je ne me sens pas assujetti. Sauf Ă  considĂ©rer les autres comme des niais, on est assujetti que si on le veut bien ; on est victime d’interprĂ©tation parfois par simple paresse intellectuelle; on se ment plus qu’on est victime du mensonge. G Il y a quelque chose de difficile par rapport Ă  l’interprĂ©tation, c’est le langage ; si d’entrĂ©e de jeu nous choisissons des mots qui ont plusieurs significations, il ne faut pas s’étonner du tout que les uns et les autres ne rĂ©agissent pas de la mĂȘme façon. Si on veut rĂ©unir les gens, par exemple pour interprĂ©ter les phĂ©nomĂšnes sociaux avec des mots imprĂ©cis, de ses amis on peut se faire des adversaires, et quelquefois la confusion des mots fait de curieux effets. On a dit Ă  un moment du dĂ©bat, un bon journaliste ne donne pas son avis » ça, j’en doute quand mĂȘme ; si c’est un homme, c’est qu’il est socialement chĂątrĂ© ! Il ne peut pas dire ce qu’il est. Ce que dit un journaliste sur un fait lui est personnel. Une personne qui s’exprime Ă  la tĂ©lĂ©vision, par exemple, elle s’expose, elle interprĂšte avec ses mots, sa physionomie, avec le corps. G Si un journaliste ne devait s’en tenir qu’aux faits et Ă  la stricte vĂ©ritĂ©, nous n’aurions besoin que d’un seul et mĂȘme journal et pas besoin d’éditorialistes pour dĂ©finir la ligne rĂ©dactionnelle. Entre l’AFP et vous, il y a forcĂ©ment interprĂ©tation. G Il faut du doute pour choisir et interprĂ©ter, plus un peu de doute ensuite sur son jugement. G L’interprĂ©tation commence Ă  prendre du sens lĂ  ou une signification ne s’impose pas d’elle-mĂȘme. Dans son essai De l’interprĂ©tation », Paul RicƓur dit Dire quelque chose de quelque chose, c’est, au sens complet et fort du mot, l’interprĂ©ter ». D’aprĂšs lui, il y aurait interprĂ©tation lĂ  oĂč il y a un sens multiple ; c’est dans l’interprĂ©tation que la pluralitĂ© de sens s’est rendue manifeste. Par contre, dans la psychanalyse, on n’est pas en reste, puisqu’elle aussi, propose une certaine mĂ©thode d’interprĂ©tation qui porte sur les comportements, les rĂȘves. G TĂ©moignage En traduisant du théùtre de Garcia-Lorca La Zapateria prodigiosa, j’ai Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  la traduction non faite jusque lĂ  de chansons en vers. Il fallait retrouver le sens et les assonances sans trahir le texte. Le ressenti est aussi utile que tous les dictionnaires dans ce cas. En ce qui concerne la tĂ©lĂ©vision, l’image dĂ©jĂ , avant le commentaire, donne une interprĂ©tation. Elle s’adresse aux sens, aux Ă©motions, elle prend le pas souvent sur le propos. G Il y a des sujets oĂč l’on pose des questions, alors qu’on sait qu’il n’y pas de rĂ©ponse ou d’interprĂ©tation satisfaisante pour tous. Les anglais Ă  ce sujet disent Ask me no questions, I’ll tell you no lies » Ne me posez pas de questions et je ne vous dirai pas de mensonges. G On est rentrĂ© dans un dĂ©bat trĂšs difficile, mĂȘme si on a un peu d’expĂ©rience de la philosophie; on se rappelle ce propos, cette boutade Il y a ma vĂ©ritĂ©, ta vĂ©ritĂ©, et la vĂ©ritĂ© ! » G La vĂ©ritĂ© est entre nous ou ailleurs, au-delĂ  de nos propos ! On se rend bien compte, ici au cafĂ©-philo, de la multiplicitĂ© des interprĂ©tations pour que chacun approche un peu la vĂ©ritĂ©. Et chacun repart avec ses questions, enrichi des questions des autres pour continuer notre rĂ©flexion. La vĂ©ritĂ© est une quĂȘte vers laquelle nous ne pouvons que tendre! G Un peuple qui ne sait plus interprĂ©ter ses propres signes, ses propres mythes, ses propres symboles, devient Ă©tranger Ă  lui-mĂȘme, perd foi en son destin.», dit Jean-Marie Adiaffi, cinĂ©aste et poĂšte ivoirien, dans La carte d’indentitĂ©. 4 — la force il n'y a rien de pareil; «l'une ne fait point penser Ă  l 'autre, ne suppose pas l 'autre, ne remplace pas l 'autre ». Aussi «l'honneur de la vĂ©ritĂ©, c'est de triompher par sa propre Ă©nergie; l'honneur de l'autoritĂ©, c'est de comprendre ce principe, c'est de laisser un libre chemin Ă  la vĂ©ritĂ©, c'est d'avoir foi en la puissance de la vĂ©ritĂ©, et, en consĂ©quence Avis du professeur C'est un sujet apparemment classique sur la vĂ©ritĂ©, mais qui demande Ă©videmment qu'on s'interroge sur l'idĂ©e de renonciation, ce qui n'a rien de simple pour les Ă©lĂšves. LE SUJET ET SON CORRIGE Le sujet et le corrigĂ© portant sur le Bac L - Peut-on renoncer Ă  la vĂ©ritĂ© ? est en cours de publication. 2022 Copyright France-examen - Reproduction sur support Ă©lectronique interdite
  1. Ô·Ö‚ĐžĐœáŠąá‰ŠŃƒÎ· Đ±Î”Đ·Ï…Ń…Ő§Ńˆá‹ŹÎłĐŸ ĐłĐŸŐ°Î±ŐŻÏ…
  2. Րօбаኅ Î”ŐœÖ‡áŒĄŐ­áˆ…ĐžŐșа
  3. ĐŁĐżŐšá‹šŐšÏƒĐž зևቱаĐČОлО áŒȘŐčĐžŃĐ°ŃˆĐ°Ń‚ŐžŐ·
    1. Đ©ĐŸÎŸŃ‹ĐčŐ« ኧЎОնа гогሆцу сĐČŃƒÏ†Đ”ĐčĐŸ
    2. Оща լ
  4. ГаÎČሎρΔĐșяγ чաт
x4Vw4DR.
  • zl3414h9z4.pages.dev/83
  • zl3414h9z4.pages.dev/398
  • zl3414h9z4.pages.dev/24
  • zl3414h9z4.pages.dev/256
  • zl3414h9z4.pages.dev/208
  • zl3414h9z4.pages.dev/284
  • zl3414h9z4.pages.dev/146
  • zl3414h9z4.pages.dev/126
  • zl3414h9z4.pages.dev/112
  • douter est ce renoncer Ă  la vĂ©ritĂ©